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vendredi, 14 mars 2014

Les nationalismes en Ukraine et en Crimée

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LES NATIONALISMES EN UKRAINE ET EN CRIMEE
 
Au-delà de l’affaire…

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Parler de l’affaire ukrainienne, c’est aussi parler de ce pays et de sa population, de ses forces vives. En fait, l'Ukraine peut-elle devenir un pays indépendant ? Doit-elle forcément être inféodée à l'Europe  ou à la Russie ? Le destin de ce pays ne nous est-il pas commun ?

Il faut évoquer la fierté combattante du peuple ukrainien, comme quelque chose d'inestimable. C'est tellement vrai qu'à Paris, on « hitlérise » ce peuple, on le pestifère. Les nationalistes ukrainiens seraient d'extrême-droite et en plus, d'affreux antisémites. Cela n'a pas gêné Bernard Henri-Lévy tant qu'on pouvait manipuler Maïdan ! Or, les nationalistes ukrainiens, ce sont les  ( le ''Secteur Droit'', rassemblement de plusieurs mouvements nationalistes ukrainiens comme Tryzub ou l’UNA-UNSO, NDT) et un parti nationaliste jugé plus «modéré», Svoboda. Ce sont les militants de ces partis qui sont morts à Maïdan. Or, les nationalistes ukrainiens sont morts pour Kiev pas pour Poutine.
 
Poutine avait confié l’Ukraine à une minorité ethnique qui a profité du pouvoir pour s’imposer et russifier. C'était une minorité corrompue qui a utilisé la pire des propagandes, l'ancienne propagande soviétique à savoir l'anti-fascisme, l'anti-nazisme et qui en a abusé pour faire taire aux Ukrainiens l'amour de la patrie. Mais, victorieux, les nationalistes ukrainiens ont gagné une première manche ! D'abord, ils ont obtenu la libération de toutes les personnes arrêtées lors des émeutes, le licenciement de cinquante juges accusés de corruption, la grâce d’un père et de son fils condamnés pour avoir abattu un magistrat, symbole de la corruption post-communiste et l’octroi à un membre du parti Svoboda du poste de procureur général de toute l’Ukraine. Pendant ce temps, la rue, dominée par le Praviy Sektor a poussé Yulia Timochenko à la retraite anticipée en lui faisant retirer sa candidature et a clairement fait savoir que l’Ukraine n’est pas disposée à devenir une colonie américaine.
 
C’est d'ailleurs toujours le Praviy Sektor, décrit dans les médias occidentaux comme une bête immonde qui a réussi à faire rejeter la candidature au poste de Premier ministre du champion des Américains, Vitaliy Klitchko. Le fait est que le Praviy Sektor a été maître de la négociation et ne regarde pas comme Svoboda en direction de l'Ouest. Car qu'est-ce qu'un regard confiant vers  l’Ouest (dixit Svoboda),  dans une zone de frontière, si ce n'est une allégeance ? 

Si Svoboda et le Praviy Sektor entrent en conflit , si les fonctionnaires de Svoboda s’abaissent devant les hommes de Soros, le Praviy Sektor sera le mouton noir sacrifié sur l’autel de l’occidentalisation. Les nationalistes ukrainiens doivent au plus vite demander des garanties dans leurs nouvelles relations économiques, énergétiques et diplomatiques avec la Russie. Les relations internationales ne se bâtissent pas sur la sympathie entre partenaires ou sur la défense d'une cause commune. Elles sont basées sur des intérêts communs, lorsque les parties contractantes sont dans un rapport de force à peu près égal. Paradoxalement, c'est parfois aussi dans la haine réciproque que se bâtissent les meilleures alliances, ce qui est le cas actuellement en Ukraine, entre nationalistes ukrainiens et nationalistes russes. Il n’est pas inconcevable que, dans les prochains mois, il incombe précisément aux nationalistes ukrainiens de gérer leurs relations avec la Russie. Le pire serait une polarisation Svoboda contre Praya Sektor, source potentielle d'une guerre civile profitable à beaucoup selon le vieux principe machiavélien du ''diviser pour régner''. 

Le retour au calme en Ukraine ne se fera pas sans un consensus fort avec les nationalistes radicaux qui ont débordé l’opposition parlementaire et sont  la force vive de l'eurasisme à construire, cet espoir de bâtir un nouvel Etat au frontière de l’Europe, un Etat, nationaliste et orthodoxe. Sinon, l’Ukraine se dirigera vers une scission de fait, se transformera en une grande Moldavie à l’Ouest et une Nouvelle Ossétie à l’Est (et en Crimée notamment). L’Ukraine aura alors été sacrifiée au sein d’une féroce lutte géopolitique des grands ensembles sur le continent. Elle sera alors réduite à n'être qu'une sorte de colonie dont on aurait instrumentalisé les nationalistes afin de briser un espoir européen plus grand, un espoir de constituer un réel pays indépendant. 

On peut alors imaginer que ces micro-nationalismes, ces régio-nationalismes n'auront servi qu'à assurer l’extension de l’Otan et l’intégration des nations européennes dans un conglomérat sous domination américaine. Priver l’Europe d’une alliance avec la Russie, c’est aussi empêcher le grand retour européen vers l'Est, vers la Sibérie, l'Asie centrale.

Sobre “La insubordinación fundante".

Prologo de Helio Jaguaribe al libro “La insubordinación fundante. Breve historia de la construcción del poder de las naciones” escrito por Marcelo Gullo* y publicado en Buenos Aires por la Editorial Biblos en octubre del 2008.

marcelo-gullo.jpgCon “Insubordinación fundante”, Marcelo Gullo alcanza plena y brillante realización de su propósito de estudiar, histórica y analíticamente, desde la periferia, las relaciones internacionales. El concepto de periferia, para Gullo, adquiere un doble significado: se trata, por un lado, de una perspectiva y, por otro, de un contenido.

Como perspectiva, corresponde a la mirada del mundo por parte de un intelectual sudamericano, desde el Mercosur y, más restrictivamente, desde el ámbito argentino-brasileño.

Como contenido, corresponde al análisis de cómo, países periféricos en general y, más específicamente, Estados Unidos, Alemania, Japón y China –citados por el orden cronológico de sus respectivas revoluciones nacionales – lograron salir de su condición periférica y se convirtieron en países efectivamente autónomos, en importantes interlocutores internacionales independientes. Este excelente libro conduce, en su conclusión, a una relevante discusión de la situación de Sudamérica y de cómo la región podrá, a su vez, superar su condición periférica y convertirse también –como lo hicieron los mencionados países – en un importante interlocutor internacional independiente.

Creo que habría que destacar en este magnifico estudio tres aspectos principales: 1) su relevante sistema de categorías analíticas; 2) su amplia información histórica, y 3) su tesis central de que todos los procesos emancipatorios exitosos resultaron de una conveniente conjugación de una actitud de insubordinación ideológica para con el pensamiento dominante y de un eficaz impulso estatal.

De manera general, Gullo se sitúa en el ámbito de la escuela realista de Hans Morgenthau y Raymond Aron. Son las condiciones reales de poder las que determinan el poder de los Estados, incluidas en esas condiciones la cultura de una sociedad y su psicología colectiva. Así contempladas las relaciones internacionales se observa, desde la antigüedad oriental a nuestros días, el hecho de que se caracterizan por ser relaciones de subordinación en las que se diferencian pueblos y Estados subordinantes y otros subordinados. Este hecho lleva a la formación, en cada ecúmene y en cada período histórico, de un sistema centro-periferia, marcado por una fuerte asimetría, en la que provienen del centro las directrices regulatorias de las relaciones internacionales y hacia el centro se encaminan los beneficios, mientras la periferia es proveedora de servicios y bienes de menor valor, y queda, de este modo, sometida a las normas regulatorias del centro.

Las características que determinan el poder de los Estados y las relaciones centro-periferia cambian históricamente, adquiriendo una notable diferenciación a partir de la Revolución Industrial. Por mencionar sólo un ejemplo –el del mundo occidental de la Edad Moderna– puede observarse que la hegemonía española de los siglos XVI a XVII, seguida por la francesa, hasta mediados del XVIII, se fundaban, económicamente, en un mercantilismo con base agrícola y, militarmente, en la capacidad de sostener importantes fuerzas permanentes.

A partir de la Revolución Industrial se produce un profundo cambio en los factores de poder y, Gran Bretaña, como única nación industrial durante un largo período, pasó a detentar una incontrastable hegemonía. Algo similar sucederá, ya en el siglo XX, con Estados Unidos.

En ese marco histórico, el estudio de Gullo muestra cómo, para comprender los procesos en curso, es necesario emplear un apropiado sistema de categorías. Entre esas categorías sobresalen las de “umbral de poder”, que determina el nivel mínimo de poder necesario para participar del centro; la de “estructura hegemónica”, la de “subordinación ideológica” y la de “insubordinación fundante”.

Una de las más significativas observaciones de este libro se refiere al hecho de que, a partir de su industrialización, Gran Bretaña pasó a actuar con deliberada duplicidad. Una cosa era lo que efectivamente hacía para industrializarse y progresar industrialmente y otra lo que ideológicamente propagaba, con Adam Smith y otros voceros. Algo similar a aquello que, actualmente, hace Estados Unidos.

Insubordinacion-y-desarrollo-de-Marcelo-Gullo.jpgLa industrialización británica, incipiente desde el renacimiento isabelino y fuertemente desarrollada desde fines del siglo XVIII con la Revolución Industrial, tuvo, como condición fundamental, el estricto proteccionismo del mercado doméstico y el conveniente auxilio del Estado al proceso de industrialización. Obteniendo para sí buenos resultados de esa política, Gran Bretaña se esmerará en sostener, para los otros, los principios del libre cambio y de la libre actuación del mercado y condenará, como contraproducente, cualquier intervención del Estado. Imprimiendo a esa ideología de preservación de su hegemonía las apariencias de un principio científico universal de economía, logró con éxito persuadir de su procedencia, por un largo tiempo (de hecho, pero teniendo como centro Estados Unidos, hasta nuestros días), a los demás pueblos que, así, se constituyeron, pasivamente, en mercado para los productos industriales británicos y después para los norteamericanos, y permanecieron como simples productores de materias primas.

En ese contexto, Gullo presenta otra de sus más relevantes contribuciones: sus teorías de la “insubordinación fundante” y del “impulso estatal”. A tal efecto analiza los exitosos procesos de industrialización logrados en el curso de la historia por países como Estados Unidos, Alemania, Japón y China. Muestra que la superación de la condición periférica dependió, en todos los casos, de una vigorosa contestación al dominante pensamiento librecambista, identificándolo como ideología de dominación y, mediante una “insubordinación ideológica”, logró promover, con impulso del Estado y con la adopción de un satisfactorio proteccionismo del mercado doméstico una deliberada política de industrialización.

Así lo hizo Estados Unidos con la tarifa Hamilton de 1789, a la que seguirán nuevas y más fuertes restricciones tarifarias, como, por mencionar alguna de la más notorias, la tarifa Mackinley de 1890. Así también se condujo la Alemania de Freidrich List, empezando con el Zollverein de 1844. Japón, más tardíamente, seguirá el mismo ejemplo, con la Revolución Meiji de 1868. China, finalmente, empezará a hacerlo con Mao Zedong, aunque su política sufra negativas perturbaciones ideológicas con el “Gran Salto Adelante” (1958-1960) y después con la “Revolución Cultural” de 1966 hasta, prácticamente, la muerte de Mao en 1976. Le tocó, así, a ese extraordinario estadista, Deng Xiaoping, adoptar racionalmente en su período de gobierno (1978-1988) el principio del impulso estatal, combinándolo con una política de libertad de mercado “selectiva” bajo la orientación del Estado. Gracias a ello China mantiene, desde entonces e interrumpidamente, tasas anuales de crecimiento económico del orden de 10 por ciento, y alcanza ya a convertirse en la tercera economía del mundo.

Este espléndido estudio de Gullo culmina con reflexiones extremamente pertinentes acerca de las posibilidades que tiene América del Sur de realizar esa “insubordinación fundante” y, con el apoyo del Estado, salir de su condición periférica para convertirse de ese modo en un importante interlocutor internacional independiente.

Considero este libro de Marcelo Gullo, de lectura indispensable para todos los sudamericanos, comenzando por sus líderes políticos.

 *Marcelo Gullo ( marcelogullo2003@yahoo.com.ar), nació en la ciudad de Rosario, Argentina, en 1963. Es Doctor en Ciencia Política por la Universidad del Salvador. Licenciado en Ciencia Política por la Universidad Nacional de Rosario, Graduado en Estudios Internacionales por la Escuela Diplomática de Madrid y obtuvo el Diploma de Estudios Superiores (Maestría) en Relaciones Internacionales, especialización en Historia y Política Internacional, por el Institut Universitaire de Hautes Etudes Internationales, de Ginebra. Ha publicado numerosos artículos y libros entre ellos “Argentina Brasil: La gran oportunidad” (Buenos Aires, Ed. Biblos, 2005). Analista Principal de Política Internacional en Radio del Plata FM Rosario. Actualmente es profesor de la Universidad de Lanús, Buenos Aires, Argentina.

Ver también: Venezuela pone en marcha la teoría de la insubordinación fundante. Entrevista con su autor, el profesor argentino Marcelo Gullo.

On the Russian Annexation of Crimea

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On the Russian Annexation of Crimea

By Guillaume Faye 

Ex: http://www.counter-currents.com

Translated by Greg Johnson

The Crimean parliament has called for independence from Ukraine and a referendum over joining the Russian Federation. Thunder in the chancelleries! The Crimean authorities are illegitimate because they are self-proclaimed. Who is right, who is wrong?

Barack Obama said on March 6 that the planned referendum for joining Russia would be undemocratic and illegal. (See previous articles on this point). He was followed in this analysis by the European governments. So, the decisions of the people are supposed to be  illegitimate if they do not support the interests and ideology of what the Russians call the “Western powers.” Democracy is, therefore, a rubber standard.

Here we encounter a very old problem: the principle of nationality in the ethnic sense against the same principle in the political sense. Let me explain. Politically, the detachment of Crimea from Ukraine is actually illegal under the constitution of Ukraine, a Republic “one and indivisible” like France. But Ukraine is a very unstable, indeed divided nation state. Imagine that tomorrow in France a majority of Bretons or Corsicans wanted to unconstitutionally secede.[1] Worse still, imagine a future region of France populated after decades of colonization migration by an Arab-Muslim majority desiring autonomy or attachment to an overseas Mediterranean country . . .

The same problem happens all over the world: in Spain with the Catalans, in Britain with the Scots, in Belgium with the Flemings, in Israel with Muslim citizens who have higher rate of population growth. Many examples exist in Africa and Asia. Remember Kosovo, torn away from Serbia because Albanians became the majority? In that case, the Americans and the West agreed to the partition of Serbia! They are no longer for partition in Crimea. A double standard.

Americans would do well proclaiming their principles carefully. For what if a Hispanic majority emerges in the Southwestern states (through immigration and high fertility) and demands to rejoin Mexico? That is a real risk in the next 20 years . . . This brings us to the old conflict between legality and legitimacy, thoroughly analyzed by Carl Schmitt. And it also makes us reflect on the concept of the multiethnic state (imperial/federal), which historically has always been difficult to manage and quite unstable.

In the minds of Putin and the Kremlin, Crimea historically belongs to Russia: it is predominantly Russian-speaking and houses part of the fleet. Putin wants to restore Russia, not to the borders of the USSR but to those of Catherine the Great, the Russian Empire, which the ambitious Vladimir wishes to defend. Then what? Of course, Vladimir Putin wants to appear to his people as the one who brought back the (formerly Russian) Crimea to the motherland and wants to restore the Russian international power.

Putin handled the crisis smoothly, using good judo to turn to his advantage the aggressive moves of his opponents, including the EU, NATO, and the U.S., to draw Ukraine into their fold.[2] It is a major geopolitical mistake to provoke Russia instead of respecting its sphere of influence, pushing it into the arms of China. It is stupid to revive the Cold War. Russophobia is not in the interests of Europeans. Russian power is not a threat, it is an opportunity. Presenting Putin’s Russia as a threat to “democracy” is the sort of lazy propaganda championed by the attention whore and professional dilettante Bernard-Henri Lévy. Of course, Washington’s policy (which is logical) is both to prevent Russia  from once again becoming a great power and decoupling the EU and Russia: it is a general trend.

Meanwhile, the Ukrainian crisis is just beginning. This improbable country will probably not find a stable balance. Crimea will probably end up being part of Russia. Eastern and Southern Ukraine may become quasi-protectorates tied to Russia. The Western region, under the influence of “nationalist” and pro-Western Ukrainians has a more complicated fate. Indeed, Ukrainian nationalism faces a fundamental contradiction, for they are attracted to the EU, but it is committed to a cosmopolitan ideology opposed to all nationalism. And all “ethnic hatred.” This cannot be overcome. There is an inherent incompatibility between Ukrainian nationalism and the EU’s ideological vulgate, which many do not understand.

In history, there are often insoluble problems. My Russian friend Pavel Tulayev, who has published me in Russia, understands this well: the union of all peoples of European descent from the Atlantic to the Pacific is the only way, regardless of political organization. The Ukraine crisis is a resurgence of the 19th and 20th centuries. But we are in the 21st century.

Notes

1. Already the “Red Hats” present Breton autonomist claims against the French State tax, yet they do not belong to the traditional Breton autonomy and independence movement. Good food for thought . . .

2. In addition, Putin played upon the new authorities in Kiev’s measures against Russian speakers.


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/03/on-the-russian-annexation-of-crimea/

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/03/crimea_from_space.jpg

jeudi, 13 mars 2014

Honduras, principale plaque-tournante de la drogue en Amérique Centrale

Honduras, principale plaque-tournante de la drogue en Amérique Centrale
 
Quelques révélations gênantes sur l'Etat américain

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

De nouveaux documents et des témoignages d’officiels de la Drug Enforcement Administration (DEA), montrent que les histoires ''fantasmatiques'' concernant le gouvernement américain qui importerait officieusement de la cocaïne sont vraies. Une enquête faite au Mexique a prouvé que le gouvernement américain a autorisé le plus important des cartels de la drogue de ce pays, Sinaloa, d’opérer sans crainte de persécutions. 


 

Ce groupe est responsable de 80% de la cocaïne qui entre aux Etats-Unis par Chicago. En échange, les leaders de Sinaloa donneraient des informations à la DEA sur les gangs rivaux de la drogue, histoire de justifier leur présence au Mexique. En plus de Chicago, le groupe Sinaloa maintient des opérations de cocaïne dans plusieurs des plus grandes villes américaines. Des déclarations écrites furent faites au tribunal de district de Chicago, confirmant l’alliance de la DEA et du plus gros cartel de la drogue mexicain. Ces témoignages écrits et révélés sous serment montrent des officiels de la DEA rencontrant régulièrement des leaders du cartel Sinaloa plus de 50 fois entre 2000 et 2012. Le trafic autorisé par la DEA remonterait au début de l’administration de W. Bush et cela continuerait sous la présidence d’Obama. 


Un des leaders du groupe, Vincente Zambada-Niebla, affirme que le gouvernement américain a fait envoyer des armes au cartel Sinaloa. D’après d'autres révélations, ce furent ces armes qui furent à l’origine du scandale de l’Opération Fast and Furious qui vit le bureau américain du Tabac de l’Alcool et des Armes, l’organisme fédéral qui gère ces trois produits, vendre des armes au Mexique, armes qui se retrouvèrent ensuite dans les mains du cartel de la drogue ! Ces armes automatiques avaient malencontreusement “disparues” durant une opération anti-drogue commandée par le ministre de la justice, Eric Holder puis elles réapparurent aux mains des membres du cartel pour cette fois-ci tuer des agents fédéraux gardes-frontière. Cette toute dernière preuve a scandalisé fortement l'opinion publique américaine et ce scandale politique implique à la fois les gouvernements républicain et démocrate. 
Ainsi, des armes achetées pour l’armée américaine auraient été envoyées au cartel de la drogue pour finalement tuer des agents américains ! En fait, nous avons été le témoin direct au Pérou des mêmes turpitudes de la DEA et un agent de l'agence américaine nous l'avait discrètement confirmé. L'argent de la cocaïne est vital pour le cash de la bourse de New York. Nous avons eu l'occasion de ''visiter'' une ''base'' souterraine de narcos au Pérou étrangement bien équipée avec du matériel militaire américain d'observation et de détection. 


Ces dérives américaines sur la cocaïne en Amérique latine nous rappellent les atterrissages nocturnes en provenance d'Afghanistan sur la grande base américaine du Kosovo, les ballets d'avion cargo du Vietnam et encore, autre témoignage personnel, une certaine connexion tamoul pour la drogue avec la CIA pendant le conflit sri-lankais. Un autre bon exemple reste le Honduras qui, après le coup d’état du 28 juin 2009 exécuté avec la complicité du gouvernement étasunien et les élections truquées du 24 novembre 2013, paraît être de plus en plus miné de l'intérieur par de pseudos processus électoraux conçus pour le rétablissement de la soi-disant ''institutionnalité'' démocratique et qui ont été l'objet de fraudes manifestes. Ainsi, aux Honduras, la communauté internationale (CELAC, OEA et UE incluses) qui s’étaient opposées à l'autoritarisme de Roberto Michelleti, semblent maintenant très bien s'accommoder de Pepe Lobo, le nouvel homme fort du pays qui gouverne par la persécution, la terreur et les massacres collectifs. D'ailleurs, une quantité croissante de veuves et d’orphelins en sont maintenant à se réfugier comme au bon vieux temps des dictatures latinos dans les églises. Dans l'indifférence internationale générale, le pays est en pleine désintégration sociale. Or, n'oublions pas que le Honduras représente la première intervention nord-américaine directe de « basse intensité » en Amérique latine du vingt et unième siècle, en sorte pour les States, le modèle sans doute de sa politique latino !


En fait les USA auraient tissé de longue date des liens avec le plus grand cartel de la drogue du Honduras et  le gouvernement américain ne semble pas du tout vouloir perdre le contrôle du territoire hondurien parce que c'est à partir de là, que se distribuerait le flux dynamique régional et continental de l’industrie du narcotrafic. L'industrie de la drogue injecte d’immenses quantités de dollars frais dans le système bancaire nord-américain aujourd'hui en pleine phase critique. Sans les dollars du narcotrafic ou les bénéfices de l’industrie de l’armement qui descendent vers le Sud, l’économie yankee se serait depuis longtemps écroulée. C’est pour cela que le gouvernement étasunien s’est pratiquement converti dans le cartel de la drogue le plus étendu et terrorisant du Honduras, qui n’admet aucune concurrence et encore moins d’opposition mais doit tout de même affronter la concurrence des Zétas et des groupes colombiens. Comme par hasard d'ailleurs, le cartel du Honduras que défendraient les USA est lié à celui de Sinaloa au Mexique en sorte qu'on a bien l'impression que comme pour l'économie réelle, les Américains organisent par alliances économiques et zones de libre-échange, le trafic de cocaïne dans le monde. 


Dans de nombreuses régions d'Amérique latine comme dans le triangle d'Or ou en Afghanistan, le combat américain n’est ni pour la démocratie, ni contre le communisme. Il est pour le contrôle total d'un espace narco-militaire. Diluer l’état narco-militaire, c'est pour la DEA la véritable menace. A présent, sur le territoire chaotique et sanglant du Honduras, le cartel étasunien contrôle la quasi-totalité des églises (par les groupes évangéliques) et la coopération internationale se réduit à celle de l’USAID. Tout le système électoral et judiciaire hondurien est aux mains du cartel géré indirectement par les Etats-Unis. Pour mémoire rappelons que les forces antidrogues naissantes du Honduras s'étaient risquées sans autorisation de la DEA, à abattre en 2012 une narco-avionnette qui se dirigeait vers le Nord. Quelques semaines après, le gouvernement nord-américain retirait son radar antidrogue, installé dans la partie nord-orientale du Honduras, rendant ainsi aveugle les Forces Aériennes du Honduras (FAH). Quant au chef des forces aériennes honduriennes, il fut aussitôt destitué et mis à la retraite ! En fait, les militaires honduriens avaient pris l'initiative d’abattre deux avions suspects de transporter de la drogue en violation des accords avec les Etats-Unis. Cet accord interdit pourtant de dérouter des avions civils. Les militaires étasuniens menaient alors une opération anti-narco conjointe avec les Honduriens mais lorsque les avionnettes en question furent détournées, aucun agent de la DEA n’était curieusement présent !


Le Honduras est la principale plaque-tournante de la drogue en Amérique Centrale. 80% du trafic de cocaïne y transite. Le Honduras est une première escale pour 87% des avionnettes qui transportent la cocaïne depuis le Sud. Et bien que le Mexique conserve la majeure partie de l’attention de la guerre du narcotrafic, le Honduras connaît tout de même le taux d’homicide le plus élevé au monde, 82 pour chaque 100 000 habitants. Honduras, Mexique, Afghanistan…trafic de drogue, les Etats-Unis sont toujours présents.

 

Pour le rattachement de la Crimée à la Russie?

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Pour le rattachement de la Crimée à la Russie?

par Guillaume Faye

Le Parlement de Crimée s’est prononcé pour un détachement de l’Ukraine et un référendum de rattachement à la Fédération de Russie. Tonnerre dans les chancelleries : les nouvelles autorités de Crimée seraient illégitimes parce qu’autoproclamées. Qui a raison, qui a tort ?

 Barack Obama a déclaré le 6 mars  que ce référendum prévu pour le rattachement de la Crimée serait antidémocratique et illégal. (Voir articles précédents sur ce point).  Il a été suivi dans cette analyse par les gouvernements européens.  Donc, les décisions du peuple sont supposées illégitimes si elles ne vont pas dans le sens des intérêts et de l’idéologie de ce que les Russes appellent les ”puissances occidentales ”. La démocratie est donc à géométrie variable. 

 

On se heurte ici à un très ancien problème : celui du principe de nationalité au sens ethnique contre le même principe au sens politique. Expliquons-nous. Politiquement, le détachement de la Crimée de l’Ukraine est effectivement illégal par rapport à la constitution de l’Ukraine, république ”une et indivisible” comme la France. Mais L’Ukraine est un État-Nation très instable, de fait partagé. Imaginons que, demain, en France, une majorité de Bretons ou de Corses veuillent, inconstitutionnellement, faire sécession. (1) Pis : imaginons dans l’avenir une région de France, finissant par être peuplée après des décennies de colonisation migratoire, d’une majorité d’Arabo-musulmans et désirant une autonomie ou un rattachement à un pays d’outre Méditerranée… 

 Le même problème est récurrent dans le monde entier : en Espagne avec les Catalans, en Grande-Bretagne avec les Écossais, en Belgique avec les Flamands, en Israël avec les citoyens musulmans en croissance démographique supérieure. De multiples exemples existent en Afrique et en Asie. Rappelons-nous du Kossovo, arraché de la Serbie parce que les Albanais y étaient devenus majoritaires : dans ce cas-là d’ailleurs, les Américains et les Occidentaux étaient d’accord pour le détachement de la Serbie ! Et ils ne le sont plus dans le cas de la Crimée. Deux poids, deux mesures.

Les Américains feraient bien de se méfier avant de proclamer leurs grands principes. Car se passera-t-il si les États du sud, de plus en plus hispanophones (immigration et effet démographique) exigent un jour leur rattachement au Mexique ? Il s’agit d’un risque réel dans les 20 ans à venir… Cela nous renvoie au vieux conflit entre légalité et légitimité, bien analysé par Carl Schmitt. Et cela nous fait réfléchir aussi à la notion d’État pluriethnique (impérial/fédéral) qui a toujours été dans l’histoire difficile à gérer et très instable. 

 

  Dans l’esprit du Kremlin et de Poutine, la Crimée appartient historiquement à la Russie : elle est majoritairement russophone et abrite une partie de la flotte. Poutine veut rétablir la Russie, non pas tant dans les frontières de l’URSS que dans celles de la Grande Catherine, de l’Empire russe, dont l’ambitieux Vladimir se veut le défenseur.  Et alors ? Bien évidemment,  Vladimir Poutine veut apparaître auprès de son peuple comme celui qui a fait revenir la Crimée (jadis russe) à la mère patrie et qui veut restaurer la puissance internationale russe.   

Il a joué sur du velours en bon judoka qui utilise à son profit, par retournement, l’agressivité de son adversaire : notamment les manœuvres de l’UE, de l’Otan et des USA pour attirer l’Ukraine dans leur giron, ce qui constitue une erreur géopolitique majeure. (2) Provoquer la Russie au lieu de respecter sa sphère d’influence, c’est la pousser dans les bras de la Chine. C’est relancer stupidement la guerre froide. La russophobie n’est pas dans l’intérêt des Européens. La puissance russe n’est pas une menace, c’est une chance. Présenter la Russie de Poutine comme un danger contre la ”démocratie” relève d’une propagande sommaire dont BHL, avide de notoriété, maître en amateurisme et en romanisme cuistre, se  fait le chantre.  Bien entendu, la politique de Washington (ce qui est logique) vise doublement à empêcher la Russie de redevenir une grande puissance et à découpler l’UE de la Russie : c’est une tendance lourde.

En attendant, la crise ukrainienne ne fait que commencer. Il est peu probable que ce pays improbable retrouve un équilibre étatique. La Crimée va sans doute finir par être rattachée à la Russie. L’Est et le Sud de l’Ukraine peuvent devenir une sorte de protectorat lié à la Russie. L’Ouest du pays, à la fois sous l’emprise des ”nationalistes” ukrainiens et pro-occidental aura un destin plus compliqué : en effet, ce nationalisme ukrainien va se heurter à une contradiction fondamentale. Car il est attiré par l’UE mais cette dernière développe une idéologie cosmopolite opposée à tout nationalisme. Et à tout ”ethnicisme”. Cela ne pourra pas être surmonté.  Il y a une incompatibilité de nature entre le nationalisme ukrainien et la vulgate idéologique de l’UE, ce que beaucoup ne comprennent pas.

Dans l’histoire, il y a souvent des équations insolubles. Mon ami russe Pavel Toulaëv, qui m’a édité en Russie, a bien compris les choses : l’union de tous les peuples d’origine européenne de l’Atlantique au Pacifique est la seule voie possible, quelle qu’en soit l’organisation politique. La crise ukrainienne est un resurgissement des XIXe et XXe siècles. Or nous sommes au XXIe siècle. 

Notes:

 

1. Déjà les ”bonnets rouges” bretons présentent des revendications autonomistes contre l’État français fiscaliste, alors qu’ils n’appartiennent pas à la mouvance traditionnelle des autonomistes et indépendantistes bretons. Bon sujet de réflexion…

2. De plus, Poutine a joué sur les mesures anti-russophones prises par les nouvelles autorités de Kiev.

China's Xi Jinping urges US to show restraint over Ukrainian crisis

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China's Xi Jinping urges US to show restraint over Ukrainian crisis

Ex: http://www.geopolitica.ru

China feels that all parties related to the situation in Ukraine should show restraint to avoid fomenting tension, the President of the People’s Republic of China, Xi Jinping, said in a statement. "China has taken an unbiased and fair stand on Ukraine’s issue. The situation in Ukraine is involved, so all parties should retain composure and show restraint, to prevent tension from making another upward spiral”, the Chinese leader said in a telephone conversation with his US counterpart Barack Obama.

Xi Jinping pointed out that the crisis should be settled politically and diplomatically. He said he hoped that all the parties interested would be able to reconcile their differences in a proper way, through contact and consultation, and would bend every effort to find a political solution to the problem.

President Xi said the situation in Ukraine is "highly complicated and sensitive," which "seems to be accidental, (but) has the elements of the inevitable."

He added that China believes Russia can "push for the political settlement of the issue so as to safeguard regional and world peace and stability" and he "supports proposals and mediation efforts of the international community that are conducive to the reduction of tension."

"China is open for support for any proposal or project that would help mitigate the situation in Ukraine, China is prepared to remain in contact with the United States and other parties interested”, the Chinese President said.

The Xinhua news agency said earlier in a comment that Ukraine is yet another example for one and all to see of how one big country has broken into pieces due to the unmannerly and egoistic conduct of the West.

Brzezinski about Ukraine: Underlying Meaning of Finland Option

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Brzezinski about Ukraine: Underlying Meaning of Finland Option

Sergey MAXIMOV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
A coup took place in Kiev of February 22, 2014. The same day the Financial Times published the Russia Needs to be Offered a ‘Finland Option’ for Ukraine article by Zbignew Brzezinski. The editorial board found that the piece was important enough to reprint it again the next day with the changed title Russia Needs a ‘Finland Option’ for Ukraine. It makes one wonder what the author of Game Plan and Grand Chess Board really means by all of a sudden turning to the theme of Ukraine with his offer of «Finlandization»? 

Mr. Brzezinski has a long history of giving advices to many US administrations. Now he comes up with an offer to lend a helping hand to the new government in Kiev and deter Russia from taking resolute steps to defend its interests of vital importance in Ukraine. He recommends, «Washington to use its influence internationally to prompt steps that would be economically costly to Moscow» as he believes that contemporary Russia is vulnerable to such actions. 

Since long ago Brzezinski has been affirming that Ukraine is a key country for the control of the entire Russian (post-Soviet) geopolitical space. Until now the United States has not succeeded much in its endeavors to get hold of the key. The «big Zbig» explained the recent predicaments the US has encountered on the way while playing on the Grand Chess Board by the «President Vladimir Putin’s «nostalgic dream of the Eurasian Union». Ukraine is considered to be important by the US foreign policy savvy because by defending its national rights it makes the states of Central Asia, in particular Kazakhstan and Uzbekistan, realize they need to be tougher while resisting the ongoing attempts by Moscow to take away their independence. 

The Brzezinski’s idée fixe is the further fragmentation of Eurasia’s political map (along the former Yugoslavia lines) that’s why he virulently opposes any form of integration in the post-Soviet space… The inveterate enemy of Russia and seasoned master of geopolitical intrigue he pins hope on rescuing the «new Ukrainian democracy» (as he calls the regime which grabbed power in Kiev after the coup), «So, irrespective of what happens in the near future, I continue to believe: «Sooner rather than later, Ukraine will be truly a part of democratic Europe. Later rather than sooner, Russia will follow unless it self-isolates itself and becomes a semi-stagnant imperialistic relic».

The Brzezinski’s Financial Times piece has strictly defined the core goal for those who set store by political recommendations of Polish American strategist and are ready to follow through. According to him, the rapprochement between Ukraine and the post-Soviet states united in the Customs Union with an eye to create the Eurasian Union in future must be prevented at any price, even if it will lead to great human losses the Yarosh-Turchinov-Yatsenyuk regime’s staying in power bodes for Ukrainian people. 

As Brzezinski puts it, «The West, however, can play a constructive role in containing the exploding violence. That will take concerted action by the US and the EU. The US could and should convey clearly to Mr. Putin that it is prepared to use its influence to make certain that a truly independent and territorially undivided Ukraine pursues policies towards Russia similar to those so effectively practiced by Finland: mutually respectful neighbors, wide-ranging economic relations both with Russia and the EU, but no participation in any military alliance viewed by Moscow as directed at itself – while also expanding its European connectivity. In brief, the Finnish model as the ideal example for Ukraine, and the EU, and Russia». 

At that, why Finland? The neutral status of Finland has been gradually eroded by involvement of Finnish armed forces into the NATO «Partnership for Peace» program as well other forms of military cooperation with the alliance. This is only one side of the matter. It should be added by the fact that Finland is used as a springboard for subversive actions against neighboring Russia. 

For instance, the terrorist organization Imarat Kavkaz enjoys safe haven of the territory of Finland, its Kavkaz Center website openly operates there. Islamists and separatists from the Russian Federation and other post-Soviet states have gone through the training course of ideological brainwashing and the ways to wage «war for democracy» under cover of different kinds of «scientific conferences», seminars and trainings. Finland connives at such activities. It also supports the Kavkaz Center under the pretext that the state boundaries should not limit efforts to defend «democratic values». 

Something like this is planned for Ukraine, but this time it’s not the «soft» Finnish option, but rather its tough «Slav» version. 

Andriy Parubiy, former Maidan commandant, has been appointed Secretary of the National Security and Defense Council of Ukraine by putschists. In 1991 together with Oleh Tyahnybok he founded the Social-National party of Ukraine. Being too close to German national-socialism, the party was renamed in 2004 to become the All-Ukraine Union Svoboda (Freedom). Since 1996 he heads the «Patriots of Ukraine» paramilitary nationalist youth organization which is part of Pravy sector movement – the striking force of the coup. Dmitry Yarosh, the leader of Neo-Nazi assault groups, has become his deputy. 

Yarosh is a professional revolutionary (they said he has never worked). In 1994 he joined Trezub (named after Stepan Bandera) created under the aegis of Ukrainian abroad-based organization the Brotherhood of OUN – UPA (Organization of Ukrainian Nationalists- Ukrainian Insurgent Army). He heads Trezub since 2005. Yarosh has a long experience of working together with Valentin Nalivaychenko appointed new head of Security Service of Ukraine, as well as Ukrainian (US and Canada nationals) experts on guerilla warfare. He is an ardent supporter of the theory which says that a war against Russia «to liberate Ukrainian territories occupied by Russia empire», including the Kuban and the Far East, is inevitable. 

Under the circumstances the «Finlandization of Ukraine» offered by Brzezinski will not lead to friendship and good neighborly relations but rather will turn Ukraine into an outpost of subversive activities against Russia and its allies. 

mercredi, 12 mars 2014

Stop de westerse oorlogstokers in Oekraïne!

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Stop de westerse oorlogstokers in Oekraïne!

Al jaren is het zogenaamde "Westen", zijnde het conglomeraat van globale financiële groepen - met hun militaire arm "NAVO-State Department-CIA-MI6-..." en stadhouders in Europa en elders in de wereld - bezig met het destabiliseren van de Oekraïne met het oog op het verder inkapselen en destabiliseren van de Russische Federatie.

Nu deze oorlogstokers erin geslaagd zijn om, met veel dollars - dixit Assistant Secretary of State Victoria "F*ck the EU" Nuland -, in Oekraïne een gewelddadige putsch tegen de, ondanks alles, legitiem verkozen regering door te voeren, tonen ze zich verbaasd dat Rusland zich geroepen voelt om de chaos en de aanstaande etnische burgerloorlog in zijn buurland een halt toe te roepen.

Dit zogenaamde "Westen" verschuilt zich nu achter grote woorden als "internationaal recht", "soevereiniteit", "niet-inmenging in binnenlandse aangelegenheden", maar vergeet erbij te zeggen dat het zich zelf overal ter wereld het recht toe-eigent om zich te mengen in de binnenlandse aangelegenheden van staten waarvan het van oordeel is dat ze zich niet of onvoldoende plooien naar zijn imperiaal-kapitalistisch systeem, de zogenaamde Global Market Economy.

Het vergeet erbij te zeggen dat het zelf op de brutaalste manier de soevereiniteit van staten met voeten treedt, of het nu Irak - de "massavernietigingswapens", weet u wel -, Libië, Servië, Granada, en zovele meer is.

Het vergeet erbij te zeggen dat het voor zijn duivelse werk van verrotting en destabilisering keer op keer gebruik maakt van extremisten van allerlei slag om het vuile werk van intimidatie en zuivering op te knappen, of het nu gaat om neonazi's in Oekraïne of jihadisten in Syrië en elders.

Laat daarom uw stem horen en toon dat ook in de landen die onder het zogenaamde "Westen" vallen ook mensen leven die niet gediend zijn van deze constante oorlogstokerij in het belang van het wereldkapitaal, teken deze petitie en stuur ze door naar familie, vrienden en kennissen.

 

Europees Vredescentrum    Contact opnemen met de auteur van de petitie

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Une Europe sans repères, ou aux repères dangereux?

Une Europe sans repères, ou aux repères dangereux?
 
Entre humanisme et Realpolitik

Laurent Mercoire*
Ex: http://metamag.fr
 
eurocaricc.jpgVoilà, nous y sommes ! En cette année où est célébré le centenaire de la catastrophe de 1914, début d’une nouvelle guerre de trente ans qui s’est achevée avec la fin du règne du concert des nations, voici que résonnent à nouveau les tambours de bronze. Et quels tambours ! Encore une fois, un conflit fratricide menace entre des peuples européens. Ce conflit résulte pour une grande part d’une guerre idéologique entre une vision politique traditionnelle défendue par la Fédération de Russie, et des valeurs idéalistes, partagées et pratiquées par la seule Union européenne (les Etats-Unis d’Amérique les partagent, mais les pratiquent moins).

L'Europe : économie et humanisme

Face à l’Ukraine, les deux éléments clés du discours de l’Union européenne sont l’économie et l’humanisme. Or ces deux éléments ne sont pas opérants dans un monde où les affrontements politiques persistent. Non, le concept de la fin de l’Histoire que Francis Fukuyama développait en 1992, en raison d’un consensus mondial sur les valeurs démocratiques, n’est toujours pas à l’horizon. On constate aujourd’hui que si le discours de l’Union a encouragé les bonnes volontés des Ukrainiens, l’Union ne peut les soutenir autrement que par la parole (et quelques actions mineures) dès lors que la guerre menace. Oui, la guerre, car le recours aux forces armées, même s’il faut souhaiter qu’il s’exerce a minima, est bien l’exercice de la volonté politique. Notons au passage que cet Ultima Ratio Regum a été récemment vilipendé par un éditorialiste français, boutefeu accompli au nom de l’humanisme, mais dont les récentes interventions ont eu des conséquences désastreuses.

Une commission de l’assemblée nationale française a publié le 12 février 2014 un rapport dont certains éléments font preuve d’une grande lucidité. On ne peut que regretter que notre nation soit incapable de traduire dans l’action les conséquences d’analyses parfois excellentes. Sans doute faut-il y voir les défaillances d’une grande partie des élites, nourries d’un prêchi-prêcha à caractère humanitaire et angélique, vivants dans un milieu favorisé et protégé, et ayant perdu ainsi toute volonté de lutte autre que politicienne. Que faut-il retenir de ce riche rapport « sur la politique française et européenne vis-à-vis de la Russie »? 

Trois éléments au moins 

- D’abord une remarque de Marek Halter : « J’ai toujours pensé qu’il n’y aurait pas d’Europe, je parle de l’Europe en tant que puissance économique et politique, égale des États-Unis d’Amérique ou de la Chine, sans la Russie. Ce qui lie réellement les Européens entre eux, c’est la culture et certaines valeurs qui, malheureusement, n’ont pas toujours été respectées au cours de l’Histoire. Un jour, devant moi, Jean Monnet, l’un des Pères de l’Europe (…), a affirmé que si c’était à refaire, il commencerait par la culture. Il n’avait pas tort. En effet, Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov, Tchaïkovski, Prokofiev, Diaghilev, Malevitch et Kandinsky font autant partie de cette Europe que nous. Aurions-nous associé la Russie à l’Europe, les problèmes rencontrés avec l’Ukraine aujourd’hui n’existeraient pas ».

- Ensuite ce qui aurait pu être une stratégie européenne : « La stabilisation démocratique de la Russie n’est pas seulement souhaitable sur le plan des principes. C’est aussi l’intérêt des Européens. Elle devrait permettre de parvenir à un partenariat apaisé qui reposerait sur la valorisation des interdépendances et complémentarités entre l’Union européenne et la Russie et sur la conscience de leurs intérêts communs face à la montée de la Chine et à l’instabilité récurrente du Moyen-Orient ».

- Enfin, la conclusion de l’un de ses rapporteurs : « En décembre dernier, le président Barroso a refusé la suggestion russe d’un dialogue à trois, Europe, Russie et Ukraine. […]Au Conseil de l’Europe, ceux qui ont été en faveur du Partenariat oriental rajoutent aujourd’hui de l’huile sur le feu sur le dossier ukrainien. À Bruxelles, lorsque nous avons demandé pourquoi l’accord de partenariat avec la Russie n’était pas relancé, alors que l’accord précédent est expiré depuis plusieurs années, on nous a fait sentir que notre question était incongrue. Clairement, le dossier n’est pas à l’ordre du jour de l’Union européenne ».

Le fait que certains chefs de gouvernement aient choisi de ne pas assister à la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques à Sotchi était à la fois une erreur politique majeure sur le fond, et un mépris affiché envers le président Vladimir Poutine sur la forme. Comprendre la vision du monde d’un adversaire – partenaire est essentiel - ce qui ne signifie ni la partager, ni la cautionner. Or le président de la Russie lit le monde avec une grille de lecture traditionnelle à la « vieille Europe », celle des nations et des empires. Il est nationaliste ; la conception idéaliste sur laquelle repose certaines positions sociétales de l’Occident lui est non pas étrangère, mais totalement marginale face aux enjeux planétaires. Lui sait affirmer avec force que son rôle est de défendre les citoyens russes ou russophones. De plus, il constate que malgré, les pas qu’a fait la Russie vers l’Occident, celui-ci ne l’a pas accueillie en son sein, la perçoit comme une puissance rivale, et ne sait que l’utiliser à son seul profit (par exemple en Syrie), voire en en la trompant parfois (comme lors de l’intervention en Lybie). La confiance du président Poutine envers l’Occident – à supposer qu’il en ait existé une – est désormais définitivement détruite… Et il a beau jeu de se placer aujourd’hui tout à la fois sur le respect des normes des lois internationales (le président Victor Yanoukovitch a été illégalement destitué au lendemain d’un accord signé en présence de trois états européens et du représentant de la Russie), et sur celui du droit humanitaire en voulant protéger les citoyens russophones de Crimée et d’Ukraine, renvoyant ainsi l’Occident à ses propres contradictions.

Il est bon de rappeler que toute tentative d’union entre nations est soumise à des forces divergentes, et que cette union résulte rarement d’un processus pacifique. Lorsque des nations souhaitent appartenir à un espace souverain partagé, elles sont confrontées à un choix d’organisation. Une culture et une vision commune, partagées par leurs peuples constituants, permet la construction d’un système fédéral ou confédéral ; à l’opposé, l’organisation impériale permet de réunir des peuples aux origines différentes, mais dont les élites sont éduquées dans la même perspective. Il en a été ainsi à Rome, à Vienne, à Moscou  et à Londres….

L’Union européenne ne se vit pas comme empire

Ce sera là son malheur. Car rien ne lui interdisait de revenir à un modèle analogue ce qu’elle avait autrefois connu, et qui a laissé un souvenir à la fois doux et nostalgique de par le monde, à savoir cette Mittel Europa où l’Autriche-Hongrie savait à la fois être une puissance et une culture. Sans doute est-ce là ce qu’une partie des Ukrainiens recherche inconsciemment, un retour à des origines plus heureuses. L’Union européenne en est encore à ses premières racines chrétiennes, là où la seule bonne volonté permettait le martyre. Elle ne disposera sans doute pas du temps nécessaire pour traverser sans dommage les nouveaux âges sombres qui s’annoncent, et elle n’aura pas la volonté de revisiter ces sources humanistes pour les adapter à une volonté de puissance, comme avaient su le faire les rois et les papes du Moyen-Age. 

Seul Vladimir Poutine sait aujourd’hui quel chemin prendre et quelle idéologie motrice donner à son peuple… On ne peut donc que regretter cette occasion fugitive que personne n’a su saisir, quand à la fin du siècle dernier la vulnérable Fédération de Russie était désireuse d’un fort rapprochement avec l’Europe. Aujourd’hui, elle va se tourner vers l’Est, dans une sorte de pacte avec la Chine analogue à un autre de triste mémoire signé entre Molotov et Ribbentrop voici plus d’un demi-siècle. Oui, les Etats-Unis ont du souci à se faire pour le XXIe siècle… L’Europe, quant à elle, est déjà morte, faute d’avoir su résoudre cette nécessaire conciliation entre humanisme et Realpolitik.


*Diplômé en histoire militaire et études de défense nationale.

Pour la paix en Ukraine et la réconciliation avec la Russie

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Pour la paix en Ukraine et la réconciliation avec la Russie

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Cela fait plusieurs semaines maintenant que la crise ukrainienne occupe nos écrans radar, avec son lot de suspens et de retournements. Désormais, la Russie s’apprête à lancer une intervention armée, non pour rétablir le sinistre Yanoukovitch, démonétisé de Paris à Moscou, mais pour protéger ses intérêts en Crimée et éventuellement dans les autres régions dans lesquelles les russophones sont nettement majoritaires. Une telle action unilatérale, acceptée lorsque la France souhaite intervenir en Centrafrique ou au Mali, devient inacceptable dès lors que c’est la Russie qui est à la manœuvre. Le gouvernement ukrainien provisoire, qui parle d’un casus belli et annonce mobiliser, n’est probablement pas menacé.

Cette crise présente plusieurs dimensions qu’il faut bien avoir à l’esprit lorsqu’on prétend l’analyser. Il faut se garder d’un jugement partisan de principe, pro-ukrainien ou pro-russe, car qui ne voit que la position d’un des camps ne voit rien.

Du point de vue ukrainien

D’un côté, des manifestants mobilisés, réunissant des citoyens de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, en passant par tout le spectre politique, veulent chasser un président certes élu mais qui a tout d’un autocrate, corrompu à l’extrême, et au bilan économique des plus médiocres. Sa volonté de s’aligner sur la Russie, en rompant tout rapprochement avec l’Union Européenne, a mis le feu aux poudres. Certains militants sont prêts à des actions violentes auxquelles répond une contre-offensive gouvernementale encore plus violente. Le sang coule et c’est par dizaines, peut-être par centaines, que des Ukrainiens  meurent. Il s’agit surtout de militants de Svoboda ou du « Pravyi Sektor », des nationalistes radicaux prêts à en découdre avec le pouvoir.

Même si l’Ukraine et la Russie prennent leurs racines communes dans la Rus’ de Kiev, au Xème et XIème siècles, elles ont connu de longues périodes où elles étaient séparées. Si l’ukrainien et le russe ne diffèrent guère, ce sont tout de même deux langues distinctes. Et sous les tsars et plus encore sous le régime soviétique, une russification linguistique et culturelle a été très vigoureuse. L’identité ukrainienne est celle d’un peuple meurtri, et s’apparente à la situation des Irlandais face à l’empire britannique.

Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres, l’Ukraine est coupée en deux, entre les russophones qui se sentent indéfectiblement liés à la Russie voisine, et des ukrainophones qui tentent de se rapprocher de l’Europe occidentale et prétendent rejoindre l’Union Européenne, même si les nationalistes de Svoboda sont en vérité des souverainistes, pour marquer une rupture plus nette avec la Russie.

Mais ce nationalisme reste animé d’un esprit revanchard et la preuve en est la décision du parlement de supprimer le statut de langue officielle du russe au profit du seul ukrainien. C’est un acte d’une maladresse extrême, alors qu’il fallait au contraire rassurer les russophones dès la chute de Yanoukovitch. L’effondrement du Parti des Régions ne devait pas faire place à des vexations outrancières contre les russophones.

Du point de vue russe

Pour Vladimir Poutine, aucun doute n’est permis, les russophones d’Ukraine et les russes de Crimée sont potentiellement menacés d’une répression à leur encontre. La chute de Yanoukovitch a amené à des manifestations de soutien de nombreux Ukrainiens des régions orientales du pays en faveur d’une action russe, voire d’une sécession.

Poutine n’entend pas perdre la Crimée, qui bénéficie d’un statut particulier et qui a conservé des liens politiques et même militaires avec la Russie, abritant sur son sol de nombreux soldats russes et des navires de combat. Il a tout à gagner à une intervention armée, qui permettra de stabiliser sa frontière occidentale, d’unir par un élan patriotique le peuple russe derrière lui, faisant taire les contestations internes, et de rappeler aux occidentaux que dans son espace il entend être respecté.

L’Union Européenne a été très mal avisée de négliger la susceptibilité russe en la matière. En apportant un soutien sans discernement aux manifestants de Maïdan, dont certains expriment une russophobie explicite, au-delà de la question du départ d’un dirigeant médiocre, en laissant faire une forme de coup d’état à Kiev, sans respecter les accords mis en œuvre dans lesquels les Russes avaient été partie prenante, les occidentaux ont gravement attenté aux intérêts vitaux de la Russie. Poutine devait donc réagir et il ne pouvait le faire par des demi-mesures. Même s’il n’a pas encore donné son feu vert officiel à une intervention que son parlement soutient, maîtrisant les risques à provoquer d’une manière trop brutale les USA, il ne fait aucun doute qu’il entend se faire respecter. S’il annonce vouloir conserver l’unité de l’Ukraine, refusant ainsi de céder à toute tentative d’annexion, on sent bien se profiler une Transnistrie II, un partage non officiel de l’Ukraine en deux parties, la seconde pouvant être limitée à la Crimée ou élargie à Donetsk et même Kharkiv.

Rappelons dans le cas de la Crimée que son rattachement à la république soviétique d’Ukraine en 1954 était purement arbitraire car ne tenant pas compte du caractère massivement russe de la population de cette presque-île. Lorsque l’URSS s’est effondrée, la nouvelle Ukraine a conservé les frontières dont elle disposait sous le régime précédent. C’était une erreur qui aujourd’hui est en train d’être réparée au forceps.

Des accusations d’extrémisme qui sonnent faux

Toute crise comme celle que vit l’Ukraine apporte son lot de discours extrémistes. Mais il serait trop facile d’opposer de bons russes à des néo-nazis, ou de bons patriotes ukrainiens à des communistes. Aux  provocations extrémistes du « Pravyi Sektor » où s’affiche le portrait de Stepan Bandera, répondent les nostalgies néo-communistes, certains vieux membres de l’Armée Rouge allant jusqu’à monter la garde devant une statue de Lénine, pourtant responsable de la mort de nombreux ukrainiens… et russes. Ni le drapeau à croix gammée ni le drapeau soviétique ne devraient être brandis, ça n’a aucun sens.


En fait, les extrémistes sont l’alibi que chaque camp envoie à l’autre pour justifier l’un de son éloignement de la Russie, l’autre de son action militaire. L’antifascisme promu par certains russophones sonne faux. L’anticommunisme de certains ukrainiens sonne tout autant faux. C’est la preuve d’une immaturité politique profonde de certaines franges de la population, dans un pays pauvre, miné par la crise économique, et tiraillé entre deux tendances lourdes agissant comme deux centrifugeuses.

Une Europe absente, des USA trop présents

Dans cette équation, il ne faudrait pas non plus négliger le rôle détestable des Etats-Unis, qui récupèrent à leur profit cette crise ukrainienne pour continuer leur stratégie d’endiguement de la Russie, finissant par celle de l’anaconda, de l’étranglement pur et dur. A Washington, on s’interroge déjà sur des sanctions à prendre contre Moscou. Mais la Russie n’agit pas d’une manière différente de celle des USA qui interviennent lorsque leurs intérêts sont menacés sans se préoccuper de l’opinion internationale. On peut regretter que Moscou ait choisi cette voie et on aurait pu espérer une démarche plus rassurante. Mais la Russie s’adapte à ses interlocuteurs d’en face.

Or l’Union Européenne, une fois de plus, est incapable de répondre d’une seule voix, et se montre impuissante. C’est bien sûr le cas des pantins de Bruxelles, qui n’ont que le pouvoir que les gouvernements leur accordent, c'est-à-dire aucun, mais c’est surtout celui des dirigeants même des Etats. Hollande a eu un rôle totalement marginal, Cameron et Merkel ont été dépassés. Ils ont laissé leur « allié » américain mener la dance. On se souviendra du mot d’une responsable américaine disant en privé que l’Union Européenne pouvait « aller se faire foutre ».

Tant que l’Union Européenne ne sera pas capable de se doter à sa tête d’autres personnes qu’un Barroso aujourd’hui ou un Schulz demain, elle ne sera pas prise au sérieux et n’aura son mot à dire en rien. Elle assistera démunie, si ce n’est complice, aux actions des USA sur son sol ou à ses frontières.

Seul un européisme pur et dur pourra ramener la paix

Il n’y a qu’une seule position tenable dans ce conflit, une voix de la raison à faire entendre, c’est celle de la paix et de la réconciliation en Ukraine et entre Ukrainiens et Russes. Ce n’est de l’intérêt de personne que ce pays implose, créant des séquelles pouvant mettre des décennies à être digérées. Nous devons reconnaître à la fois la pleine légitimité du peuple ukrainien dans sa volonté de chasser du pouvoir un président corrompu et celle des russophones qui expriment une inquiétude non feinte quant à leur avenir dans l’Ukraine actuelle. Il aurait été nécessaire qu’ils soient rassurés et ménagés, associés de plein pied dans la reconstruction politique du pays.

Vouloir régler le problème ukrainien sans associer la Russie à cette démarche était non seulement illusoire mais relevait d’une faute d’analyse grave. C’est autour d’une table que les responsables du mouvement « Euromaïdan », des représentants sérieux de l’Union Européenne et des représentants de la Russie que l’avenir du pays devait se décider. Les inquiétudes russes devaient être écoutées et prises en compte. Le statut de la Crimée devait être garanti, tout comme celui de la langue russe.

L’absence d’Europe politique, l’inféodation des dirigeants des Etats européens de l’ouest ou des « dirigeants » de l’Union Européenne aux USA, tout cela est détestable. C’est malheureux de voir l’Europe, une fois de plus, manipulée et instrumentalisée afin de la maintenir divisée.

Si, comme je le pense, l’avenir de l’Europe se joue dans une convergence Union Européenne/Russie, jusqu’à la fusion qui transformerait notre continent en première puissance mondiale, alors cette division au cœur de l’Ukraine n’est pas acceptable. Et tout doit être fait pour y remédier dans les meilleurs délais et avec le moins de victimes possible. Il n’y a qu’une seule façon de décourager Poutine de mener une intervention armée, c’est de lui proposer une alternative acceptable pour lui comme pour les russophones. Mais surtout, il faut que ce soit les Européens ensemble, Russes et membres de l’UE, qui dialoguent, les USA devant être écartés de toute discussion et réduits à un rôle de spectateur extérieur.

Contrairement à ce que prétendent les souverainistes, la crise ukrainienne montre qu’une Europe divisée sera toujours une proie et l’instrument de sa propre destruction. Une démarche vraiment européiste, c’est de défendre tous les Européens, et donc de défendre et les positions ukrainiennes et les positions russes en même temps. On peut dire que cela demande un certain talent d’équilibriste, mais c’est la seule attitude responsable. C’est ainsi que nous pourrons garantir une paix sincère et durable, et ensuite une réconciliation dans l’honneur.

Si la Russie intervient en se limitant à des objectifs légitimes, la protection de la Crimée et des régions russophones, il faudra considérer cette action comme un mal, mais comme un mal nécessaire. Il faudra trouver les mots pour que cette situation temporaire trouve une résolution acceptable par tous.

Poutine a tendu la main depuis 2005 à l’Union Européenne, évoquant l’Europe « de l’Islande à l’Oural et par extension jusqu’au Pacifique ». Mais cette main, personne n’a pu et n’a su la saisir. Au contraire, la Russie a le sentiment, à tort ou à raison, que le reste de l’Europe est dans une situation de décadence bien plus avancée, qu’il est sous tutelle, et qu’il s’efforce de refouler la Russie en Asie. C’est notre faiblesse qui inquiète les Russes, non « nos » menaces pathétiques dictées par « nos » maîtres.

Face à une Europe politique unie, puissante, responsable, libre et souveraine, la Russie pourra dialoguer d’égal à égal, en toute franchise, et nous trouverons ensemble des solutions qui satisferont tous les citoyens de notre continent. Et l’Ukraine redeviendra un pont de l’amitié entre nous. Alors la Russie et le reste de l’Europe s’uniront pour forger le XXIème siècle européen, pour la paix et la prospérité, de Reykjavik à Moscou.

Je ne peux que souhaiter que les Ukrainiens et les Russes trouvent assez de ressources en eux pour sortir grandis de cette crise. Ils méritent mieux. Et je ne peux qu’inviter les dirigeants des autres pays européens à agir avec davantage de prudence à l’avenir, à respecter nos frères de l’est et à se libérer de chaînes « outre-atlantiques » de plus en plus insupportables. Malheureusement, je sais que ceux qui actuellement président à nos destinées n’en feront rien. C’est pourquoi il faudra les chasser du pouvoir, tout comme les Ukrainiens ont su chasser Yanoukovitch. Vive la Russie, vive l’Ukraine et vive l’Europe libre, bientôt libre !

 

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

mardi, 11 mars 2014

Le Martyre du Kosovo

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« Le Martyre du Kosovo » de Nikola Mirković

par Camille Galic

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

« Les Serbes résiduels n’y constituent plus qu’une infime minorité assiégée et menacée de disparition résultant d’un véritable “nettoyage ethnique” ».

Il n’est question que de la Crimée et de son séparatisme qui, encouragé par le Kremlin, provoque l’indignation de toutes les chancelleries occidentales. « Il faut que l’Europe soit très ferme », déclare Laurent Fabius cependant que Washington réclame l’envoi « immédiat » d’observateurs de l’OSCE (Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe) pour « veiller au respect de l’intégrité territoriale » de l’Ukraine. Et si l’on reparlait du Kosovo, foyer national arraché à la Serbie par les mêmes Occidentaux qui y tolèrent parfaitement les persécutions infligées à ses occupants légitimes, désormais ultra-minoritaires, et sa transformation en plaque tournante de tous les trafics, y compris la traite humaine ?

Ignorance crasse ou omerta, les médias, qui, aujourd’hui, félicitent le président Obama et son secrétaire d’Etat John Kerry pour leur fermeté vis-à-vis de la Russie menacée de sanctions économiques si elle ne met pas immédiatement un terme à ses menées en Crimée, semblent avoir oublié comment les Etats-Unis d’Amérique, nonLivre contents de s’être emparés de la Californie et du Texas hispaniques, suscitèrent une insurrection armée dans la province colombienne de Panama, qui fit bientôt sécession et devint indépendante, puis chassèrent les Espagnols de Cuba en 1898 à la faveur d’une provocation annonçant Pearl Harbour et les armes de destruction massive attribuées à l’Irak. De la vieille histoire ? Certes, mais l’invasion américaine, intervention la plus importante depuis la Guerre du Vietnam, sur l’île antillaise de la Grenade, indépendante depuis 1974 et où les intérêts nationaux états-uniens n’étaient nullement menacés, ne date, elle, que de 1983.

Une partition plébiscitée : celle de la Serbie

Quant à l’éventuelle partition de l’Ukraine, que redoutent tant nos démocrates qui, dès le 25 février, y mettaient un veto formel, elle a un précédent plus récent encore : celle de la Serbie, amputée du Kosovo (que, dans les années 1970, on appelait encore Kossovo, traduction du cyrillique Kocobo, avant que ne prime la graphie anglo-saxonne), proclamé indépendant le 17 février 2008 par le toujours premier ministre Hashim Thaçi avec la bénédiction de la « communauté internationale » et sous la protection de la KFOR, force d’interposition otanesque.

Le Martyre du Kosovo, titre de l’indispensable livre du Franco-Serbe Nikola Mirković *, dure maintenant depuis plus de six siècles. Depuis ce jour de juin 1389 où, à Kosovo Polje, le Champ des merles, les armées du prince Lazare furent défaites par celles du sultan turc Murat Ier. En quelques décennies, cette « Vieille Serbie » riche et prospère, sur laquelle la dynastie des Némanjides a édifié plus de quinze cents églises et monastères – dont ceux, admirables, de Gracanica et de Veliki Decani –, se voit occupée et en partie ruinée. La situation s’aggrave encore après la chute de Byzance, le joug ottoman n’ayant alors plus de freins. Soumis à des tributs extravagants et au système du devchirmé – l’enlèvement d’enfants mâles déculturés et islamisés pour alimenter le corps des janissaires – le pays s’étiole et pâtit d’un important exode vers le nord, 37.000 familles s’exilant pour échapper aux exactions, aux conversions forcées et au massacre.

Substitution de population

Et le pire est à venir : à partir du XVIIe siècle, les voisins albanais jusqu’ici chrétiens se convertissent en masse à l’islam et, en récompense, reçoivent « les terres fertiles des Serbes » et « des postes importants dans le gouvernement ottoman ». Dès lors, commente Nikola Mirković, « la physionomie religieuse et ethnique du Kosovo et de la Métochie (province ecclésiastique autour du patriarcat de Peć) commence à changer sensiblement. Quarante-deux grands vizirs du régime sont albanais et font preuve d’une brutalité et d’une violence inouïes à l’égard de leurs anciens coreligionnaires chrétiens ». De plus, ils encouragent évidemment l’afflux des « Shkipetars » (fils du Pays des Aigles) sur le territoire serbe. Pourtant peu favorable aux orthodoxes, l’archevêque catholique Mathieu Massarek déplore cette substitution de population à la vue des villes désormais « pleines de mahométans albanais turcisés, de bandits et de tueurs qui se déchirent entre eux, exerçant la terreur » sur les chrétiens. Il est à noter que, depuis la plus haute antiquité, le Kosovo n’avait jamais été albanais et la meilleure preuve en est que le nouvel Etat porte toujours son nom slave évoquant les merles, Kosova, une seule lettre ayant été changée. Il s’agit donc non d’une reconquête mais d’une spoliation pure et simple, le gouvernement communiste de Tito ayant poursuivi l’entreprise des Turcs en favorisant la ruée des Albanais vers le Kosovo, et en accordant à celui-ci, par la constitution de février 1974, un statut autonome dans une « égalité de droit » avec la Serbie, toujours suspectée de nationalisme.


Une « guerre juste » menée par un « Ange miséricordieux » ?


Est-ce pour cela que, quand Belgrade tenta en 1997-98 de « briser des velléités séparatistes » dont les conséquences allaient se révéler incalculables sur les plans historique, économique et géopolitique, l’Armée de libération du Kosovo (UÇK, dont le futur premier ministre Thaçi était l’un des chefs) bénéficia de tant de protections bien qu’elle fût considérée, aux USA notamment, comme une organisation terroriste ? Toujours est-il que, sous prétexte de prévenir un « nouveau génocide » contre lequel les opinions publiques occidentales étaient ameutées depuis des mois, l’OTAN lança de mars à juin 1999, et « sans mandat de l’ONU », une guerre aérienne qui ravagea la Serbie : « 82 ponts sont détruits, toutes les raffineries pétrolières, 14 centrales thermoélectriques, 13 aéroports, 20 gares ferroviaires et 121 usines sont anéantis », rappelle l’auteur. Et il faudrait ajouter des milliers d’immeubles abattus lors de ces frappes dites « chirurgicales » – ainsi que, à Belgrade, la tour de la télévision, l’ambassade de Chine et une partie de la cathédrale russe. Le pays tel qu’il m’apparut en août 1999, alors que je m’y étais rendue régulièrement depuis 1965 (y compris au Kossovo), était méconnaissable. Et dire que l’opération avait pour nom de code « Ange miséricordieux»!


Un Etat riche… et mafieux


Reste à connaître les motifs d’un tel acharnement, qu’avait précédé une telle accumulation de mensonges. Car « Fer à cheval », le fameux « plan génocidaire » prétexte à l’agression était un faux, concocté à Berlin sous l’égide du chancelier SPD Schröder. Quant aux « immenses charniers » décrits par le Français Kouchner et Bernard-Henri Lévy promus ministres de la (propagande de) guerre, les Américains Madeleine Korbel-Albright, William Cohen (respectivement secrétaire d’Etat et secrétaire à la Défense de Bill Clinton) ou James Rubin, les observateurs de l’ONU (que l’on s’efforcera de faire taire) constateront plus tard, trop tard, qu’ils ne contenaient en fait que quelques dizaines de corps chacun – de guérilleros de l’UÇK et non de civils. Reprenant l’analyse d’Aymeric Chauprade selon laquelle, avec « Ange miséricordieux », l’OTAN a tracé une « ligne continue » visant de l’Adriatique à l’Afghanistan à « ceinturer la Russie » pour la priver de tout accès aux mers chaudes, Méditerranée et mer Noire, Nikola Mirković y ajoute d’autres raisons : la dépendance de nos pays vis-à-vis des Etats pétroliers du Golfe qui ont importé le wahhabisme au cœur des Balkans et la richesse minière du Kosovo lorgnée par les compagnies internationales et singulièrement américaines, celles-ci préférant négocier avec des gouvernements profondément corrompus, qu’elles tiennent en outre par leur connaissance de leur lourd passé terroriste et mafieux. Car si, voici cinquante ans, le pavot était l’emblème du Kosovo, sa culture est maintenant généralisée et fonctionne à plein régime, sous l’œil indifférent de la KFOR, les usines assurant sa transformation en héroïne, qui envahit l’Europe et rapporte au nouvel Etat « plus de 3 milliards d’euros par an ». De même les « filles de l’Est », qui forment désormais les gros bataillons de la prostitution dans l’Union européenne, sont-elles souvent sous la coupe de Kosovars, également très actifs comme passeurs d’immigrés en Italie et, de là, sur tout notre continent.


Thaçi, grand manitou du trafic d’organes


Et pendant ce temps, le martyre du Kosovo perdure. En 2008, la Suissesse Carla del Ponte, ancien procureur général au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie créé à seule fin de juger les crimes de l’ancien président serbe Slobodan Milosevic (mort en mars 2006 en détention aux Pays-Bas) sortait, sous le titre La Chasse, moi et les criminels de guerre (**), une véritable bombe. Elle affirmait dans ce livre, preuves à l’appui, que « des Serbes et des non-Albanais ont été transportés en 1999 du Kosovo jusqu’en Albanie où […] des chirurgiens prélevaient leurs organes ensuite envoyés depuis l’aéroport de Tirana vers des cliniques à l’étranger ». « Les dirigeants des deux niveaux : intermédiaires et élevés de l’UÇK, étaient […] impliqués de manière active dans la contrebande des organes », précisait Mme Del Ponte, dont les accusations ont été confirmées par son compatriote Dick Marty, sénateur et rapporteur au Conseil de l’Europe, qui a officiellement adopté son rapport, accablant notamment pour Hashim Thaçi. L’indéboulonnable premier ministre, accusait M. Marty, « doit sans aucun doute son ascension au soutien politique et diplomatique des Etats-Unis et d’autres puissances occidentales » – dont, pour notre plus grande honte, la France. Submergée par l’immigration, la France devrait en effet réfléchir au destin du Kosovo où les prolifiques Albanais, qui ne formaient que 2% de la population au XIVe siècle, sont aujourd’hui ultra-majoritaires (90%) au Kosovo. Tandis que les Serbes résiduels, de plus victimes de la « peste blanche » qu’est la dénatalité, n’y constituent plus qu’une infime minorité assiégée et menacée de disparition résultant d’un véritable « nettoyage ethnique ».


Camille Galic, 6/03/2014


http://www.polemia.com/le-martyre-du-kosovo-de-nikola-mirkovic/


Notes :


(*) Nikola Mirković, Le Martyre du Kosovo, Editions Jean Picollec, novembre 2013, préface de Jean-Louis Tremblais, avec deux cartes, index, 196 pages.
(**) Carla del Ponte, La Chasse, moi et les criminels de guerre, Editions Héloïse d’Ormesson, 2009, 648 pages

 

Ukraine: Understanding the Russian Position

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Ukraine:
Understanding the Russian Position

By Guillaume Faye 

Ex: http://www.counter-currents.com

Translated by Greg Johnson

The events in the Ukraine have a single cause. The whole thing was triggered by the European Union’s proposal of a commercial and economic association as a prelude to Ukraine’s entry into the EU and NATO. The now fallen President Yanukovych accepted this proposal because of the financial situation of his country.

The Russians could only see this as a provocation, i.e., an attempt to move Ukraine from the Russian sphere of influence and align it with the EU-US duo. The Russians then made ​​a counter-proposal of financial assistance to Ukraine. The Ukrainian government caved in and terminated the agreement with Europe in favor of the Kremlin proposal.

This was the beginning of the explosion, of the revolt led by Ukrainian nationalists, who are anti-Russian and “pro-European,” according to the journalistic vocabulary. After riots that killed about 150 people (much fewer than in the clashes in Northern Ireland),[1] what the Russians call a “coup” took place. The Ukrainian Parliament (Rada) returned and removed Vikor Yanukovych, who had been elected by universal suffrage, it is true, although this has never mattered much to the Kremlin.

Russia obviously exploited these events to regain control of the Crimea, ceded to the (purely symbolic) Soviet Republic of Ukraine by Nikita Khrushchev in 1954 and mainly populated by Russian speakers. The geopolitical reality is most compelling, and Putin’s reaction is quite understandable — although he oversteps international law — since the Russian fleet is stationed in South Sebastopol. The Kremlin can not strategically allow Ukraine, which was the cradle of Russia and includes Russophiles and Russian speakers in the East and the South, to fall into the “Western camp,” which for Putin means the EU-NATO ensemble under American influence.

It is clear that Yanukovych was a satrap and an autocrat, but no more so than 60% of the leaders of the world. And his regime (and Russia’s) do not approach the despotism observed in China, Venezuela, and many countries in Asia, Africa, and the Muslim world, with which the “free world” — the smug defenders of the Rights of Man — maintain the best of relations.

The presentation of the Ukrainian affair by Western politicians and media (including the buffoon Bernard-Henri Lévy) as a struggle for democracy is completely wrong. It arises from geostrategic interests within a country divided between a pro-Russian and Russian-speaking East and an anti-Russian, pro-European population in the West. A tragic situation in the heart of Europe that should not have been exacerbated.

In this regard, the European Union has been irresponsibly provocative, kicking an anthill, by offering Ukraine eventual membership.[2] Likewise, the Ukrainian parliament, after the establishment of the new interim regime, voted to abolish Russian as an official language in a partly Russian-speaking country, which is hardly evidence of democracy. That delivered Putin a pretext on a silver platter. He has accused the new regime, which is illegal in his eyes, of nationalism and “fascism” and threatening the security of Russian speakers, who look to Russia for protection.

But worst of all is the impudent reaction of the U.S. government. President Obama and Secretary of State John Kerry (with whom are aligned the French Socialists who are now more Atlanticist than Chirac and the Sarkozyite Right) threatened Russia with economic sanctions and exclusion from the G8, accusing her of violating international law and the UN Charter in her military intrusion into a sovereign country. Kerry spoke of the “invasion and occupation of Ukraine.” He said: “In the 21st century, you should not behave like in the 19th century by invading another country.”

The Secretary General of NATO, Anders Fogh Rasmussen, added to the provocation (what does NATO have to do with it anyway?), saying: “Russia’s actions in Ukraine violate the principles of the UN Charter. This threatens the peace and security in Europe. Russia must stop its military threats and activities.”

What incredible gall . . . The United States invaded Iraq under a false pretext without a UN mandate; they cheerfully violated the Charter, leaving a chaotic situation; and they presume to preach to Russia. The mind boggles. This nervousness is also explained by Russian slap in the West’s face over Syria.

An important point should be noted: unlike socialist France, which is aligned with Washington,[3] Germany’s Merkel has adopted a “Gaullist” position as the best interlocutor of Russia, the most likely to negotiate the crisis. Frank-Walter Steinmeier, Foreign Minister, has rejected the U.S. proposal to exclude Russia from the G8, a realist position, unlike that of the Quai d’ Orsay, Foreign Office, and U.S. State Department.

We can draw only tentative conclusions, because the Ukrainian crisis is not over.

1. It is a pity that such a conflict broke out in Europe between Europeans of the same stock (i.e., Slavic cousins), while a non-European colonial invasion, as we know, is well underway. This is reminiscent of the civil war in Northern Ireland. We tear into one another while our real enemies are completely different.

2. Ukraine is probably not a viable country in the medium term. Its partition, with Russia annexing the East and South, is both politically obvious and an insurmountable problem for international law. It is a matter of the doctrine of nationalities at the foundation of international law. Ukraine will break up sooner or later. Morality always yields to facts. Cedat lex reibus.

3. The Ukrainian crisis will revive the Cold War against Russia, which is a terrible mistake.

4. So-called “pro-European” Ukrainians have no idea of what will happen if they join the European Union: uncontrollable immigration far worse than the imagined Russian menace, loss of border controls, and partial loss of sovereignty.

Notes

1. No serious investigation has determined who was responsible for the deaths, nor who were the snipers who killed protesters. The responsibility of the Yanukovych regime is not proven. The Western media have not identified the shooters.

2. The entry of Ukraine into the EU would be an economic headache. Dangling that possibility was part of a political maneuver that the Kremlin interpreted as a provocation.

3. Mr. Hollande was received like the king of the Moon by Obama in Washington (state visit) and was totally bamboozled. Flattered like a poodle, he wanted to improve his image but did not understand the script: put France on the road to Atlanticism just when Germany steps off and enters a major economic partnership with Russia.

Source: http://www.gfaye.com/ukraine-comprendre-la-position-russe/ [3]

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/03/ukraine-understanding-the-russian-position/

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[3] http://www.gfaye.com/ukraine-comprendre-la-position-russe/: http://www.gfaye.com/ukraine-comprendre-la-position-russe/

 

UKRAINE : VERS UNE SECONDE GUERRE DE CRIMEE?

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UKRAINE : VERS UNE SECONDE GUERRE DE CRIMEE?
 
Un nouveau risque de conflagration en Europe orientale

Gérard DUSSOUY *
Ex: http://metamag.fr
Un nouveau risque de conflagration en Europe orientale, voilà où nous a conduit l'incurie diplomatique et stratégique de l'Union européenne et de tous les dirigeants des Etats européens. Tous incapables de mener une véritable réflexion géopolitique. Au lieu de faire de l'Ukraine un "pont" entre l'Europe et la Russie, ils en ont fait une pomme de discorde aux dépens des Ukrainiens eux-mêmes.
 
Il ne fallait pas présenter l'association de l'Ukraine à l'UE comme une victoire sur la Russie, et emboîter le pas des Etats-Unis en laissant entendre que cette association était l'antichambre à une adhésion à l'Otan! Une organisation qui devrait avoir été dissoute depuis belle lurette, à la suite de celle du Pacte de Varsovie. Au contraire, tout en négociant son association avec l’Ukraine, il fallait en parallèle construire avec Moscou un véritable partenariat.
 
L’impasse géopolitique dans laquelle se trouve cet Etat aujourd'hui est la conséquence d'un manque de compréhension du changement mondial, de la prévalence de concepts idéologiques devenus obsolètes et d'une incapacité, des uns et des autres, à dépasser leurs ethnocentrismes. Les perceptions mutuelles des Européens de l’ouest et des Russes demeurent déplorables.
 
Dans l'état actuel des choses, une partition provisoire de l'Ukraine sera peut-être la solution pour éviter la guerre civile. Tout au moins faudra-t-il qu’elle accepte, et les Occidentaux avec elle, que la Crimée, qui ne lui appartient que depuis la deuxième moitié du vingtième siècle, du fait de la volonté de Khrouchtchev qui était lui-même ukrainien, soit détachée d’elle. De toutes les façons, les franco-britanniques n’ont pas les moyens de mener une guerre en Crimée comme ils l’ont fait en 1853-1856 pour, déjà, essayer d’enlever Sébastopol aux Russes ! Quant aux Américains, malgré les rodomontades de leur président, il est clair que leurs priorités géostratégiques sont ailleurs que du côté de la Mer Noire.
 
Il serait temps de faire preuve de réalisme et d’être rationnel (même si cela est difficile à envisager en politique). Il serait temps que l'ensemble des Européens prennent conscience que leur intérêt à tous est de s'unir pour faire face ensemble aux défis du monde. Dans cette perspective, il serait heureux de convoquer une conférence paneuropéenne sur l'avenir du vieux continent, afin de faire tomber les préventions et de revenir à ce qui aurait dû être une démarche collective et solidaire.

*Professeur émérite à l'université de Bordeaux, auteur de "Contre l'Europe de Bruxelles, fonder un Etat européen", Editions Tatamis, Blois, 2013. 
 

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lundi, 10 mars 2014

Le origini interne della strategia geopolitica statunitense

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Le origini interne della strategia geopolitica statunitense

di Giulia Micheletti

Fonte: eurasia [scheda fonte]

 

“[…] ma se dobbiamo usare la forza, è perché noi siamo l’America: siamo la nazione indispensabile.”

Le parole di Madeleine Albright, Segretario di Stato durante la seconda amministrazione Clinton, sono state analizzate, criticate, citate in innumerevoli articoli, saggi e libri sugli Stati Uniti. Sebbene estrapolata dal contesto in cui venne usata, questa frase descrive con grande precisione e puntualità non solo il pensiero comune retrostante la politica estera statunitense, ma anche e soprattutto una visione del mondo, unica nella storia delle relazioni internazionali contemporanea.
È inoltre un buon punto di partenza per ripensare la strategia geopolitica degli Stati Uniti, visualizzandola come prodotto di processi più interni che internazionali. Le teorie classiche delle relazioni internazionali considerano solo Stati e organizzazioni come agenti che interagiscono con la struttura internazionale. Poco spazio è dedicato all’analisi dei processi formativi di politica estera, considerata variabile indipendente e non rilevante a fini esplicativi e di teorizzazione. Utilizzando invece l’analisi della politica estera si può comprendere la genesi e la natura della politica estera di un singolo Paese, e come agisce sul campo internazionale. Esaminando le variabili che intervengono nei processi decisionali, si può interpretare l’azione esterna degli Stati Uniti, e la loro postura geopolitica, come risultato di dinamiche e modelli comportamentali domestici. Si può dunque ipotizzare che, utilizzando le teorie dell’analisi della politica estera, e particolarmente il modello della rivalità burocratica e il modello del processo decisionale elitario, si possano meglio comprendere le difficoltà che gli Stati Uniti incontrano nell’operare un riassetto strategico e geopolitico che vada oltre schemi decisionali residui della Guerra Fredda.

 

Uno di questi residui cognitivi ed emotivi è perfettamente riflesso nelle parole della Albright: gli Stati Uniti si sono assunti il compito di “poliziotto del mondo”, e nella coscienza collettiva statunitense la percezione di essere “eccezionali” è forte e ben radicata. L’eccezionalismo americano è un concetto fondamentale per l’identità statunitense: un Paese nato da una guerra di liberazione coloniale non può non essere destinato, agli occhi dei cittadini, a essere un modello di libertà per il resto del mondo e ad avere la missione di rimodellare il mondo a propria immagine. È da quest’idea di “eccezionalità” che deriva la propensione “missionaria” degli Stati Uniti di promozione della democrazia; né d’altro canto è sorprendente che da essa derivi anche un’enfasi persistente sulla propria supremazia nell’ordine globale. Le ultime due affermazioni sono tra di loro collegate: un Paese eccezionale, che, secondo l’ottica occidentale, godrebbe del miglior sistema democratico del mondo, ha non solo la responsabilità di essere un buon esempio per gli altri Paesi, ma ha anche la responsabilità di controllare e sorvegliare l’ordine internazionale. Non è dunque un caso che in ogni National Security Strategy, il documento che delinea l’indirizzo strategico statunitense, obiettivo costante è il mantenimento dell’influenza globale (intesa sia come soft power che come tradizionale proiezione del potere) degli Stati Uniti; influenza che garantirebbe, dunque, autorità agli Stati Uniti e permetterebbe loro di legittimare le proprie azioni a livello internazionale.

 

Questo particolare modo di concepire se stessi e la realtà internazionale spiega l’atteggiamento unilaterale che gli Stati Uniti privilegiano negli affari internazionali: gli interventi internazionali, le guerre in Iraq e in Afghanistan, la gestione ambigua e discontinua della questione iraniana, e una certa propensione a considerare con distacco le regole e normative imposte dalla struttura internazionale. Certi atti di politica estera possono essere interpretati come sintomi di imperialismo o effetti di una cultura politica realista; si può invece ipotizzare che la costanza e la coerenza di tali atti sia dovuta a un mancato ripensamento di schemi cognitivi e interpretativi. Ciò avviene a causa di modalità di decisione disfunzionali che hanno luogo a livello dell’esecutivo, e in particolare nei gruppi e dipartimenti burocratici preposti a definire la politica estera statunitense.

 

Molto è stato scritto in tempi recenti sui cosiddetti BRICS, sulla loro ascesa nell’arena internazionale, sul ruolo che in essa possano avere, e sull’incertezza che Paesi come la Cina, la Russia o anche il Brasile possano accettare di entrare a far parte di una struttura internazionale la cui architettura è di origine prevalentemente statunitense. Questo dibattito è spia di un processo in atto, di cui difficilmente si potrà invertire la rotta: il passaggio da un sistema unilaterale a un sistema multilaterale. Questo passaggio comporta sicuramente una nuova dimensione diplomatica, che sia inclusiva e negoziale, nell’approccio agli affari internazionali; potrebbe comportare una ridefinizione delle norme che ne regolano lo svolgimento. La politica estera statunitense nell’ultima decade ha segnalato una certa confusione riguardo a questo processo: la “dottrina Bush” era su un versante completamente unilateralista, mentre l’amministrazione Obama ha prodotto dei cambiamenti, ma non ha chiarito il ruolo degli Stati Uniti in un nuovo mondo multilaterale. La mancanza di chiarezza sul ruolo statunitense (nazione indispensabile o partner multilaterale?) ha impedito un serio ripensamento della postura geopolitica e strategica degli Stati Uniti: in questo senso il pivot verso l’Asia è la ripetizione di un vecchio schema, che ha come obiettivo il mantenimento di una posizione di supremazia, mascherato da cambiamento strategico. Gli Stati Uniti si muovono sullo scacchiere internazionale secondo una logica da Guerra Fredda, che impone supremazia militare ed economica e strategie regionali tese a proteggere incondizionatamente i Paesi alleati. Cosa impedisce un ripensamento di questo modello anacronistico di concepire le relazioni internazionali?

 

La fine della Guerra Fredda non ha solo lasciato gli Stati Uniti nella posizione di unica superpotenza globale, ma ha riportato in vita conflitti etnici, nazionali e religiosi rimasti sopiti per oltre quarant’anni. Questa situazione di micro e macro-conflittualità regionale ha lasciato perplessa una nazione entrata nella scena internazionale con la prima grande guerra, e divenuta superpotenza dopo la seconda: l’approccio statunitense è sempre stato globale, non regionale. La difficoltà nell’interpretare fenomeni vecchi e nuovi, slegati da un contesto di balance of power internazionale, ha causato una grande confusione strategica negli anni ’90, confusione che è solo peggiorata dopo l’attacco terroristico dell’11 settembre 2001. Incapaci di interpretare il terrorismo come un fenomeno tattico, e non strategico, gli Stati Uniti lo hanno sostituito al comunismo come nuova minaccia esistenziale e hanno dato il via alla disastrosa politica mediorientale di inizio millennio. Il contesto mediorientale si presta bene all’analisi di una politica estera restia a ripensamenti strategici e ideologici, poiché alla difficoltà di creare un nuovo ruolo per gli Stati Uniti nella regione si aggiunge un radicato “orientalismo” come ulteriore complicanza. Il concetto di orientalismo, sviluppato dal teorico post-colonialista Edward Said, ripensa la contraddizione tra Est e Ovest interpretandola come il risultato di una distorsione intellettuale operata da scrittori, teorici e politici occidentali, i quali hanno contribuito a creare una percezione dell’Oriente (e del Medio Oriente) come insieme di realtà “altre”, stereotipate e immutabili. L’orientalismo americano, ben presente nella coscienza collettiva dei gruppi decisionali, segue questa teorizzazione classica e vi aggiunge elementi di profonda sfiducia e diffidenza nei confronti della religione islamica.

 

Vecchi schemi cognitivi sono dunque vivi e persistenti nella politica estera statunitense. La difficoltà nel sostituirli trova una spiegazione nel particolare modello decisionale adottato dagli Stati Uniti, modello che esalta la funzione dell’esecutivo, in primo luogo nella figura del presidente, e ne incoraggia la natura elitaria, favorendo dunque fenomeni come rivalità burocratiche e “groupthink”. Combinati con la pervicacia del Congresso nella difesa della natura “eccezionale” degli Stati Uniti, questi modelli possono gettare luce sulle modalità disfunzionali con cui la politica estera viene decisa e dunque, di conseguenza, su quanto la stessa politica estera sia, una volta implementata, fallace o fallimentare.

 

Il concetto di groupthink è stato elaborato da Graham Allison nel 1969, e prende come esempio la crisi missilistica cubana per esaminare le dinamiche decisionali in un gruppo elitario. In questo modello, gli individui che operano in un gruppo ristretto tendono a conformarsi al pensiero maggioritario, eliminando l’elaborazione critica e la valutazione oggettiva dei dati. Diverse variabili intervengono in questo processo, e il suo risultato dipende anche dalla personalità del presidente, dall’accessibilità o meno di agenti esterni al gruppo, dal tipo di gerarchie che si stabiliscono e dalla sua struttura interna. Questo modello è utile soprattutto in caso di crisi internazionali, dove il potere è nelle mani del presidente e del suo entourage, che consiglia e fornisce informazioni. La presenza di groupthink è più probabile in gruppi coesi, ed è stato notato che il modello si adatta bene all’esecutivo statunitense. Ovviamente i consiglieri presidenziali sono stakeholder nel gruppo: ognuno di loro avanza la proposta che meglio si accorda con i propri interessi (siano essi politici, economici, ideologici, personali) ed entra in conflitto con gli altri. La soluzione di questo conflitto può essere il compromesso, o la paralisi decisionale, in casi di minore coesione interna. Se il gruppo è invece più coeso, la soluzione di politica estera è spesso una decisione maggioritaria. Dunque la conformità, o il minimo comun denominatore, determinano la politica estera: in entrambi i casi il dissenso e la ricerca di nuovi metodi e interpretazioni sono ostacolati dal groupthink.

 

Il modello della decisione politica elitaria spiega molte delle decisioni prese dagli Stati Uniti riguardo la regione mediorientale. Nel suo ultimo libro, Fawaz Gerges pone l’accento sulla cronica mancanza di esperti di area nell’entourage presidenziale. Ciò è vero per ogni area del mondo, e dunque anche per il Medio Oriente; cosa comporta per lo sviluppo di una politica estera efficace? Gli esperti di area conoscono le sfaccettature e le dinamiche di una regione, e sarebbero dunque in grado di fornire una valutazione corretta delle informazioni e di suggerire risposte complesse a problemi complessi. Rappresentano però una parte minoritaria dei gruppi decisionali, dove il prevalere di un processo decisionale conforme impedisce la ricerca di nuove soluzioni e lo sviluppo di nuove strategie.

 

Al modello del groupthink va aggiunto il modello delle rivalità burocratiche. In presenza di rivalità burocratiche, la politica estera è la soluzione o la mediazione di un conflitto tra diversi rami e dipartimenti governativi: ciascuno di essi ha un’idea precisa, e diversa, di cosa sia l’interesse nazionale e di come dovrebbe essere perseguito: da queste differenti definizioni nascono i conflitti burocratici. Il Congresso, il Dipartimento di Stato, il personale diplomatico, la comunità dell’intelligence sono spesso in conflitto con e di fronte all’esecutivo per quanto riguarda la politica estera. Un facile esempio è l’approccio alla questione del nucleare iraniano: in questo caso, il Congresso, dove la pratica del lobbismo è diffusa (in questo caso fu forte la spinta all’intervento da parte dell’American Israel Public Affairs Committee) fece pressioni per un intervento armato, durante l’amministrazione Bush, mentre la CIA e il Dipartimento di Stato si espressero duramente contro questo tipo di soluzione. Le rivalità burocratiche, in ogni caso, emergono più facilmente in contesti di rilevanza minore, quando è assente la pressione dettata dall’urgenza di una crisi internazionale. Questo tipo di modello può essere utilizzato per spiegare i contrasti che spesso dividono esecutivo e Congresso, e può spiegare l’estrema riluttanza da parte di quest’ultimo a partecipare alla stesura di norme internazionali, e di conseguenza a rispettarle. Innumerevoli trattati, che diplomatici statunitensi hanno contribuito a redigere, non sono mai stati ratificati dal Congresso, una mancanza giustificata da una presunta minaccia alla sovranità nazionale degli Stati Uniti. Sembra dunque logico affermare che il Congresso crede prioritario il mantenimento dello status di nazione super partes nel consesso internazionale.

 

Unendo le due teorie, emerge la grande complessità del processo decisionale di politica estera statunitense. La rivalità tra Congresso ed esecutivo, aggravata nell’ultimo decennio dall’inasprimento della lotta partitica, è parte della difficoltà nel generare una postura geopolitica corretta: la supremazia statunitense e la superiorità alle regole internazionali mal si adattano a uno scenario globale multilaterale. A questo malfunzionamento politico si aggiungono gli effetti del groupthink e l’impatto deviante che hanno sull’elaborazione di una politica estera efficace e dinamica. Conformità, mancata elaborazione critica, difetti di informazione e persistenza di schemi cognitivi usurati guidano la politica estera seguendo schemi di comportamento familiari e non problematici. Nuove soluzioni, originate da schemi cognitivi rinnovati, non sono né cercate né trovate.

 

La strategia geopolitica statunitense può dunque essere interpretata come prodotto di processi domestici. È a causa loro che gli Stati Uniti faticano a ridefinire l’idea di se stessi e del loro ruolo nel mondo e, di conseguenza, ad adottare una nuova visione strategica che tenga conto delle esigenze e dei problemi di un mondo multipolare.

 

*Giulia Micheletti è laureata in Geopolitics and Grand Strategy presso la University of Sussex


Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it

Syria will persevere!

Un rapport officiel alarmant sur la situation des droits-de-l’homme aux États-Unis

chine, états-unis, droits de l'homme, politique internationale,

La Chine vient de publier un rapport officiel alarmant sur la situation des droits-de-l’homme aux États-Unis

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com
 
Scandalisée des leçons de morale que les dirigeants américains ont l’audace de faire à la planète entière, la République Populaire de Chine a publié, le 28 février 2014, un rapport officiel alarmant sur la situation des droits-de-l’homme aux États-unis.
 
Ce rapport a été rendu public mondialement par l’Agence de presse chinoise Xinhua News.

 

 

Bien entendu, aucun des médias français de grande diffusion n’a jugé utile d’en informer les Français, alors qu’ils sont si prompts, dans le sens inverse, à faire constamment état de la situation des droits de l’Homme en Chine.C’est à mon avis une raison supplémentaire pour porter attention à ce document.
 
BEIJING, 28 février (Xinhua) — La Chine a répondu vendredi aux critiques et aux commentaires irresponsables des États-Unis sur sa situation des droits de l’homme en publiant un rapport sur les problèmes liés aux droits de l’homme aux États-Unis.
 
Un document intitulé “L’État des droits de l’homme aux États-Unis en 2013” a été publié par le Bureau de l’information du Conseil des Affaires d’État (gouvernement chinois) en réponse aux Rapports sur les pratiques des pays en matière de droits de l’homme en 2013 publiés jeudi par le Département d’État américain.
 
Dans son rapport, la Chine assure que de sérieux problèmes ont persisté l’année dernière aux États-Unis concernant les droits de l’homme et précise que la situation s’est même détériorée dans de nombreux domaines.
 
Se posant en “juge mondial des droits de l’homme”, le gouvernement américain a, de nouveau, “effectué des attaques arbitraires et prononcé des commentaires irresponsables” sur la situation des droits de l’homme dans près de 200 pays et régions, explique le rapport chinois.
 
“Cependant, les États-Unis ont pris soin d’éviter de faire état de leurs propres problèmes dans le domaine des droits de l’homme”, souligne-t-il.

 

LE MONDE À TRAVERS PRISM
 
Le document chinois qualifie le programme américain PRISM, qui exerce une vaste surveillance à long terme aux États-Unis et à l’étranger, de “violation flagrante du droit international” et estime que ce programme “porte gravement atteinte aux droits de l’homme”.
 
Les services de renseignement américains, s’appuyant sur les données fournies par les entreprises des secteurs de l’Internet et des télécommunications, dont Microsoft, Google, Apple, Facebook et Yahoo, suivent ainsi les contacts privés et les activités sociales des citoyens américains.

 

ROBOTS TUEURS ET CONVENTIONS NON RATIFIÉES

 

Le rapport pointe également du doigt le grand nombre de civils tués durant les fréquents raids de drones américains dans des pays tels que le Pakistan et le Yémen.
 
La partie américaine a mené 376 attaques de drones au Pakistan depuis 2004, tuant 926 civils, selon le rapport.
 
À ce jour, les États-Unis n’ont toujours pas ratifié ou participé à une série de conventions clés des Nations unies sur les droits de l’homme, notamment le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Convention relative aux droits de l’enfant et la Convention relative aux droits des personnes handicapées, rappelle le rapport.
 
SANCTIONS CRUELLES ET EXCEPTIONNELLES

 

La mise à l’isolement est populaire dans le système carcéral américain, critique le rapport.
 
Le pays compte quelque 8.000 prisonniers placés en isolement, dans des cellules exiguës, mal ventilées et ayant peu ou pas de lumière naturelle. Certains sont même incarcérés ainsi depuis plus de 40 ans.
 
VIOLENCES PAR ARMES À FEU
 
Le culte américain des armes à feu engendre de la violence et fait chaque année 11.000 morts dans le pays.
 
Le rapport cite les statistiques du FBI expliquant que les armes à feu ont été utilisées dans 69,3% des homicides, 41% des braquages et 21,8% des agressions graves.
 
“En 2013, 137 personnes sont mortes dans 30 tueries de masse aux États-Unis”, précise le rapport.
 
CHÔMAGE ET PERSONNES SANS DOMICILE
 
“Les États-Unis restent confrontés à une situation difficile en matière d’emploi, alors que le taux de chômage du pays reste élevé”, précise le rapport.
 
D’après le document, le taux de chômage chez les ménages à faibles revenus a atteint 21%, tandis que le nombre de sans-abri a augmenté de 16% entre 2011 et 2013.
 
“Il existe également un grand nombre d’enfants travaillant dans le secteur agricole aux États-Unis, et leur santé physique et mentale a été gravement atteinte”, indique le rapport.
 
Le rapport de vendredi est la 15e édition annuelle publiée par la Chine en réponse aux accusations américaines.
 
 
CONCLUSION : UN NOUVEAU SYMPTÔME DU DÉCLIN RELATIF DES ÉTATS-UNIS
 
La publication par le gouvernement chinois de ce rapport très sévère sur la situation des droits de l’homme aux États-Unis me semble intéressante à deux égards :
1°) les faits qui sont énumérés dans le rapport officiel de Pékin sont en effet très graves
 
Bien entendu, je n’ignore pas que la situation des droits de l’homme en Chine laisse éminemment à désirer et qu’elle y est certainement plus mauvaise qu’aux États-Unis.
 
Il n’en demeure pas moins que les problèmes soulignés par Pékin sur la situation des droits de l’homme aux États-Unis sont bien réels et très graves. Et il est d’autant plus légitime de s’en préoccuper que les États-Unis prétendent par ailleurs être le juge planétaire suprême en la matière !
 
On notera d’ailleurs que le rapport de Pékin est incomplet puisqu’il ne mentionne pas la question de la peine de mort, appliquée de façon massive aux États-Unis… comme en Chine et en Arabie saoudite.
 
Il n’y a d’ailleurs pas que le gouvernement chinois qui s’émeut de la dégradation continue de la situation des droits de l’homme aux États-Unis.
 
Par exemple, dans son classement annuel de la liberté de la presse dans le monde, l’association RSF a fait dégringoler les États-Unis de 13 places en un an, du 30e au 43e rang mondial.
 
L’association dénonce “la chasse aux sources et aux lanceurs d’alerte” et précise : “L’année 2013 a connu un pic en termes de pression sur les journalistes et leurs sources”. La condamnation du soldat Bradley Manning à 35 ans de prison pour avoir transmis à WikiLeaks des milliers de documents, ou la traque d’Edward Snowden, à l’origine du scandale sur les écoutes menées par l’agence nationale de sécurité américaine NSA, “sont autant d’avertissements à ceux qui oseraient livrer des informations dites sensibles, mais d’intérêt public avéré, à la connaissance du plus grand nombre”.
 
 
Autre exemple, l’ancien président américain James (Jimmy) Carter en personne a fait sensation l’an dernier, en affirmant notamment que “la démocratie américaine ne fonctionne plus”.[ source : http://rt.com/usa/carter-comment-nsa-snowden-261 ]
 
2°) le fait même que le gouvernement chinois publie et présente mondialement ce rapport en dit long sur le déclin de la domination américaine et de sa prétendue supériorité morale sur le monde.
 
C’est sans doute l’enseignement le plus important. Le temps où Washington pouvait se donner les allure d’arbitre mondial de la démocratie et des droits de l’homme est en train d’appartenir au passé.  Ce déclin moral va irrésistiblement de pair avec le déclin relatif en termes économique, social, financier et industriel.
 
Alors que Washington est à l’origine de la déstabilisation quasi-concomitante de la Syrie, du Venezuela et de l’Ukraine, le constat de ce déclin relatif ne doit pas être perdu de vue.
 
 

Pourquoi les Allemands n’ont guère envie de se fâcher avec Poutine

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Pourquoi les Allemands n’ont guère envie de se fâcher avec Poutine

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

 
La Russie fournit un tiers du gaz naturel et du pétrole [consommé par] l’Allemagne. Et leurs économies sont si imbriquées que l’idée même de sanctions effraient les champions de l’exportation.
 
Sanktionen nein danke ! S’il est un patronat qui veut éviter toute sanction économique contre Moscou, c’est bien l’allemand. Les deux économies sont tellement imbriquées que Berlin aurait énormément à perdre. Les échanges entre l’Allemagne et la Russie s’élèvent à près de 80 milliards d’euros (4 fois plus que la France).
 
L’hebdomadaire Wirtschaftswoche résumait cette semaine : “Plus de 6.000 entreprises, de la multinationale aux PME, sont présentes en Russie, où elles ont investi directement plus de 20 milliards. 300.000 emplois dépendent en Allemagne de ces échanges“. Berlin est le deuxième fournisseur de Moscou, après Pékin (la France, 8ème).
 
D’ailleurs jeudi 6 mars, alors que la crise ukrainienne battait son plein et que le Kremlin ne semblait pas disposé à faire baisser la tension, Sigmar Gabriel, ministre de l’économie et Vice chancelier est allé à Moscou, en voyage officiel et a rencontré Poutine. Cette visite “prévue de longue date“, a-t-on précisé à Berlin, portait sur la “politique énergétique et de développement économique“. Elle va tout à fait dans le sens de la diplomatie allemande : pas de coup de menton, un pragmatisme qui respecte les intérêts bien compris de chacun.
 
Des sanctions qui pourraient coûter cher
 
Car la Russie pourvoit aux besoins énergétiques de notre voisin : elle lui fournit 31% de son gaz naturel (contre moins de 10% en France) et 35 % du pétrole qu’elle consomme. En échange, l’Allemagne lui vend des biens pour une valeur d’une quarantaine de milliards d’euros, essentiellement des machines-outils, de la chimie et des automobiles. Metro, Volkswagen, BMW ou Daimler sont des acteurs de poids.
 
Tout au long de la semaine, la presse Outre Rhin y est allée de ses avertissements contre les sanctions, comparées par exemple à “un poison coulant dans le sang“, par le quotidien Süddeutsche Zeitung. “Chaque sanction a son prix“, mettait en garde le quotidien des affaires Handelsblatt, en écho à l’hebdomadaire Focus qui parlait de “spirale des sanctions“.
 
L’économiste star, Wener Sinn, patron de l’institut de Munich IFO, estimait, quant à lui que les représailles économiques contre Moscou mettraient en danger la transition énergétique allemande, qui rend le pays “encore plus dépendant des importations russes“.
 
Schröder fait du [lobbying] pro-russe
 
Le 3 mars, l’ex chancelier Gerhard Schröder était à l’ambassade d’Allemagne à Paris devant un parterre de politiques et d’hommes d’affaires français. Soucieux de pacifier le débat, il a émis des doutes sur l’utilité des armes économiques. “A quoi servirait d’appeler au boycott de la Russie, alors que l’on ignore qui va en pâtir le plus ?“, avait notamment déclaré ce proche de Poutine, qui appelle le patron du Kremlin son “ami” et qui l’a invité à la fête de ses 60 ans.
 
Il n’est pas le seul Allemand proche de Moscou. Plusieurs politiques et hommes d’affaires de premier plan se sont reconvertis dans le lobbying pour la puissance orientale. Dernier en date, Peter Löscher, ancien président de Siemens qui vient tout juste d’être embauché par un oligarque.
 
 

L’Inde soutient la Russie dans la crise ukrainienne

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L’Inde soutient la Russie dans la crise ukrainienne

Ex: http://www.dedefensa.org

Notre estimé MK Bhadrakumar attire notre attention sur une intervention du conseiller de sécurité nationale du gouvernement indien Shivshankar Menon (notamment rapportées par le Times of India de ce 7 mars 2014). Menon estime que la Russie a des “intérêts légitimes” en Crimée, ce qui revient, pour le moins, à “comprendre” avec une nuance presque approbatrice la position russe en Crimée et vis-à-vis de la crise ukrainienne.

Cette position indienne est doublement surprenante, d’une part parce qu’elle marque un engagement inhabituel de ce pays dans une crise majeure, contre le bloc BAO et les USA, d’autre part parce qu’elle surpasse largement le “soutien” ambiguë de la Chine à la Russie. La Chine favorise en général les coups d’arrêt à l’hégémonie du bloc BAO, ce qui implique un certain soutien à la Russie, mais se montre intraitable sur la question du principe de la souveraineté, ce qui porte une ombre sur ce soutien dans la circonstance présente, – et bien qu’il reste à savoir qui est investi et protecteur de ce principe lorsqu’on mesure les circonstances ayant mené à la chute de Ianoukovitch ... (Selon MK Bhadrakumar, «China is indulging in doublespeak. Its propaganda apparatus queers the pitch for the West’s confrontation with Russia and, in fact, blatantly admits that Moscow is also fighting China’s cause by resisting western hegemony, while at the same time, Beijing’s diplomacy marks a careful distance from the Russian stance and takes to the high ground of ‘principles’.»)

La position indienne est une marque de plus des bouleversements en cours dans la situation internationale, avec surprises et désordre à mesure... Voici comment Bhadrakumar salue cette prise de position de son pays, lui qui est rarement tendre pour l’équipe au pouvoir, le 7 mars 2014 sur son Indian PunchLine) :

«The National Security Advisor Shivshankar Menon’s remark to the effect that Russia has “legitimate interests” in the Ukraine developments, as much as other interests are involved, is a statement of fact at its most obvious level.

»Russia’s interests in a stable, friendly Ukraine are no less than what India would have with regard to, say, Nepal or Bhutan. Delhi simply cannot afford to have an unfriendly government in Kathmandu or Thimpu, and it is hard to overlook the gravity of Russian concerns that ultra-nationalists staged a violent coup in Kiev. But Menon’s statement inevitably becomes a big statement, not only because he is a profoundly experienced and thoughtful scholar-diplomat but also given the high position he holds and his key role as an architect of India’s foreign policy in the recent years. Simply put, he is India’s voice on the world stage.

»To be sure, what Menon said will reverberate far and wide and would have been the content of many coded cables relayed by the antennae atop the chancelleries in Chanakyapuri to the world capitals yesterday. The point is, what Menon said is one of the most significant statements made by Delhi in a long while regarding the contemporary international situation. No doubt, the Ukraine is a defining moment in the post-cold era world politics and by reflecting on its templates, Menon voiced India’s concern over the dangerous drift in world politics...»

dimanche, 09 mars 2014

Colour Revolutions – Opium of the People

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Tony Cartalucci:

Colour Revolutions – Opium of the People

Karl Marx said of religion: 

Religious suffering is, at one and the same time, the expression of real suffering and a protest against real suffering. Religion is the sigh of the oppressed creature, the heart of a heartless world, and the soul of soulless conditions. It is the opium of the people.

The abolition of religion as the illusory happiness of the people is the demand for their real happiness. To call on them to give up their illusions about their condition is to call on them to give up a condition that requires illusions. The criticism of religion is, therefore, in embryo, the criticism of that vale of tears of which religion is the halo.

When Karl Marx wrote this, organized religion was very much the solace of so many people -people who might have otherwise sought more effective means of alleviating their daily suffering had this opiate not been available. Overtime, that solace was slowly eroded and replaced by an entire medicine cabinet full of “opiates.” From sports to TV, to video games and social media, there is a vast multitude of illusions we cling to today that provide a “soul to soulless conditions.”

Among them, it can easily be argued, is modern Western-style “democracy” which is perhaps one of the most insidious. Perpetually offering the promise of a better tomorrow, never actually delivered but always just one elections away from being realized – it is the strongest of all the opiates we sedate our anger, dissatisfaction, and will to effect change ourselves with.

US 2012 Elections

US elections in 2012 pitted “conservative Republican” Mitt Romney against “liberal Democrat,” Barack Obama. To so many millions of people, it was a pivotal moment in American history, with the fate of the nation, and in many ways the world, at the mercy of the electorate. In reality, the same corporate-funded policy think tanks were authoring the agendas of both men, who, while holding the position of “commander in chief,” would ultimately be at the mercy of an unelected “board of directors” consisting of corporate-financier interests that hide behind the facade of “democracy.”

Indeed, the wars, geopolitical maneuvering, and extraterritorial economic pursuits of the United States unfolding for 8 years under US President George Bush, continued or were expanded in earnest under President Obama. Wars engineered years ago under Bush were rebranded and sold under Obama. Instead of being a component of the unending “War on Terror,” they took on a more suitable “liberal,” “humanitarian” theme, however, these conflicts were nonetheless part of a predetermined, decades-spanning geopolitical campaign to maintain and expand US hegemony across the planet.

What then did the 2012 elections accomplish? They gave people the fleeting hope that the policies they’ve held in contempt under Bush would somehow be reversed, that justice would be served, and that progress would be made. Instead of effecting real change, locally and pragmatically, the people turned to their opiate of voting booths, campaign slogans, and the promise of a quick fix and in the end simply compounded their problems further.

The Arab Spring

For many, the so-called “Arab Spring” began in 2011. In reality, it was yet another barbiturate formulated by the corporate-financier elite to leverage dissatisfaction across the Middle East and North Africa (MENA), bringing in geopolitical change favorable for themselves without actually addressing any of the problems of the people they planned on using. The campaign in fact started as early as 2008 in New York City where the leaders of the Tahrir Square Egyptian protests would receive marching orders, training, and equipment from the US State Department via its inaugural Alliance of Youth Movements (AYM) summit.

For all the promises of the Arab Spring, not only in Egypt, but in other nations such as Tunisia and Libya, what clearly took place instead of a progressive revolution, was the installation of dictatorships and terror networks that have since mired each nation in varying degrees of violence, repression, and socioeconomic regression. The Western-backed Muslim Brotherhood was resurrected after the people of MENA fought decades to eradicate their fanatical, corrosive political influence. The nations of Libya and Syria in particular, have suffered the most, with their so-called “revolutions” turning into overt, violent, Western-backed proxy wars seeking regime change.

In Libya, with Western-aligned big-oil executives like Abdurrahim el-Keib literally thrust into power, the opiate-high of “democracy” rushing during the early stages of the “Arab Spring” fully crashed, leaving the people of Libya with a hangover that will last them years, if not decades.

A similar scenario has been playing out in Syria, where the narrative of “democracy” and “revolution” has also fully unraveled, leaving what is clearly a proxy war being fought by the West against the government of Syria and its allies, including Lebanon, Iran, and Russia.

With these disturbing examples illustrating the true nature of “democracy,” and the suffering, exploitation, and conflict is serves as a painkiller for, one might think the global population would be wary of its use in similar scenarios playing out elsewhere.

Ukraine

“Freedom” and “democracy” have once again been invoked in the streets of Kiev, Ukraine. Literal Neo-Nazis, with overt support from the US (with US Senator John McCain even flying to Kiev and taking to the protesters’ stage) are attempting to overrun the country and guide it into the jaws of Wall Street, London, and their EU supranational socioeconomic consolidation.

The mobs have turned violent, and carried out what is essentially a coup. Like a medieval surgeon hacking away at a doomed patient, the opium of democracy and progress are pumping through the veins of Ukraine to mask what is most likely going to be a fatal operation. In reality, nothing the protesters have demanded will lead to anything more than a geopolitical reordering of the nation. No solutions have been put forward regarding the actual socioeconomic woes the people of Ukraine face, in fact, the current trajectory of Ukraine toward the EU seems to guarantee those woes, like they have in Greece, Spain, and else where, will only be compounded.

Thailand

Western-style “democracy” has been animating the corpse of US-backed dictator Thaksin Shinawatra for nearly a decade. His regime had long lost the popularity, trust, and legitimacy it initially held back in 2001 when Thaksin first came to power in a wave of faux-populist policies. Over the years, mass murder, astronomical financial and political abuse and corruption, oppression, and violence have become the hallmarks of his regime. Starting in late 2013, protesters began filling the streets.

Protesters however, and unlike others who took to the streets during the “Arab Spring” or in Ukraine, knew simply holding “elections” would not solve the problem. They realized the system was rigged and that the term “democracy” was being abused as a facade behind which the regime carried out its multitude of crimes.

 

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The West however, has attempted to maintain this facade, declaring the protesters “anti-democratic.” Not only is this to preserve a pro-West regime in Thailand, but to protect the reputation of “democracy” in general as the one and only solution to people’s problems.

Unlike the “Arab Spring” or in Kiev where “democracy” and “freedom” are the rallying calls, Thai protesters have a long, enumerated, and very specific list of demands. They seek to reform Thailand so that “democracy” can no longer serve as a carte blanche for a regime to hide behind. They also seek to reverse the many sovereignty-infringing policies enacted by the Thaksin regime – so unlike Ukraine that is seeking to further hand itself over to foreign interests, Thailand is attempting to do quite the opposite.

To see just how acute awareness is in Thailand regarding the non-solution that is Western-style “democracy,” recent general elections held on February 2, 2014 were boycotted by more than half the population. In some provinces, elections were not even held. Of those that did cast ballots, many elected to deface them or fill in “no vote” as a form of protest. Thais understand that “voting” is not going to fix their problems.

Understanding That Democracy is Not the Solution is the First Step of Finding Real Solutions

For Thais, and for that matter, anyone who can see through the theater of campaigns, elections, and “democracy” in general, it becomes obvious that this opiate, this attempt for us to mask our problems with quick, ineffectual solutions, is untenable. Understanding this may leave us apparently rudderless, our ills entirely unaddressed. However, understanding this, as Marx suggested, is the first step toward finding real solutions.

In Thailand, the various ministries charged with administering the country are incapable of doing so. Without a functioning government, it is up to the people themselves to get organized locally and begin solving problems themselves. For the protest itself, rice farmers that have gone unpaid for now over half a year, are being helped through charity of various kinds. Ideas on how to pragmatically restore the agricultural industry in Thailand are being explored, and individuals are taking the initiative to empower farmers with knowledge and skills that will serve them a lifetime, rather than temporary and tenuous handouts that may or may not be there for them tomorrow.

Similarly in Ukraine, those with genuinely good intentions, falling into the Western trap of “democracy promotion,” would serve themselves better to enumerate their real problems and real solutions to them. Certainly a poor economy and a lack of opportunities cannot be cured by stuffing a piece of paper into a ballot box, empowering others to do what is both our own right and duty to perform.

Economies can be lifted up by education, institutions, organization, collaboration, and innovation – none of which requires a corrupt politician or a treaty with the EU to acquire. Around the world, people are organizing themselves locally to pursue new models of economic prosperity, innovation, education, and real pragmatic progress, independently of traditional political paradigms.

With the “Arab Spring” in ruinous flames in hindsight, we can see the damaging effects our addiction to the opiate of Western-style “democracy” has wrought. It is to numb us to our situation so that we never desire to truly rectify it with lasting, real solutions. Had the Arabs enumerated their real, daily grievances and formulated constructive, pragmatic solutions to solve them, they could have avoided a cycle of struggle, violence, and conflict that have left them demonstrably worse off today than when their “revolution” started in 2011. The “Arab Spring” was a failure because those that engineered it never intended for it to be a success – at least not in terms of lifting people up and moving their nations forward.

Before we expend any more energy debating politics, discussing candidates, and rushing off to the voting booth to “fix” our problems, we must realize that by doing this, we have never actually “fixed” anything. We have simply granted the corrupt special interests that dominate and drive our destiny more time to continue enriching themselves at our expense, but always behind a carefully orchestrated facade of “democracy.” When next protesters take to the streets, or a dictatorship attempts to hide behind this facade of “democracy,” let us try to unravel what the real issues are and what real solutions there might be to sort them out before the blood begins to flow, the smoke begins to billow, and the cycle of political struggle continues to turn perpetually beyond the benefit of the people.

Tony Cartalucci, Bangkok-based geopolitical researcher and writer, especially for the online magazine “New Eastern Outlook”

L'Allemagne, future puissance européenne tournée vers l'Est?

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L'Allemagne, future puissance européenne tournée vers l'Est?
 
Conséquence de l’affaire Ukraine-Crimée

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Que se passe-t-il ? L'Otan ne forme même plus des officiers loyaux dans ses cours ! Les nouvelles autorités euro compatibles de Kiev voient, en effet, leur armée se réduire de jour en jour. Hier, c’était le chef de la marine ukrainienne, l’amiral Denis Berezosvki, qui prêtait allégeance aux autorités pro-russes de Crimée. Puis, le gouvernement de Crimée a annoncé le ralliement de la 204ème brigade d’aviation de chasse des forces aériennes d’Ukraine dotée d’avions de chasse MiG-29 et d’avions d’entraînement L-39. Selon les autorités de Crimée, 800 militaires déployés sur la base aérienne de Belbek sont passés dans le camps du « peuple de Crimée ». Au total 45 avions de chasse et 4 avions d’entraînement se trouvent sur l’aérodrome. Précédemment dans la journée, les autorités de Crimée avaient annoncé que plus de 5 000 militaires des troupes de l’Intérieur, du service de garde-frontière et des forces armées d’Ukraine étaient passés aussi sous leur commandement. On parle donc de 22.000 militaires ukrainiens et plusieurs dizaines de systèmes de missiles sol-air S-300, passés sous l'autorité du gouvernement de la république autonome de Crimée. C'est pour Poutine, sans faire même couler le sang, un exploit et pour l'Otan, un sérieux revers et surtout un beau manque de loyauté après tous les cocktails servis !
 
Ainsi, toute la journée du 4 mars, on a suivi de part et d'autre la frégate Hetman  Sahaydachny, vaisseau amiral des forces navales d'Ukraine, entrer dans le détroit des Dardanelles. Quel pavillon battait-elle ? Pavillon ukrainien ? Pavillon russe ? A un moment, la presse russe avait indiqué que la frégate  refusait de suivre les ordres de Kiev et arborait le pavillon de Moscou. De son côté, le ministère de la Défense ukrainien démentait les allégations selon lesquelles le Hetman Sahaydachny aurait pris le parti de la Russie. On en est donc là à une guerre de pavillons en Mer Noire ! 

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Craignant un coup d'Etat comme à Kiev, les habitants de Crimée ont créé des comités d'autodéfense et pris le commandement des unités militaires locales. Le Conseil suprême de Crimée avait déjà décidé, fin février, de tenir un référendum sur l'élargissement des pouvoirs de la république autonome ukrainienne de Crimée. Initialement fixée au 25 mai, la date du référendum a depuis été avancée au 30 mars. Par ailleurs, le premier ministre de Crimée, Sergueï Aksenov a renouvelé sa demande d'aide légitime et légale au président russe Vladimir Poutine. L’Otan quant à elle ne devrait pas intervenir en Crimée, mais selon le politologue russe, Alexandre Douguine, une filiale d’Academi (les ex-Blackwater d'Irak), Greystone Limited, aurait déjà débuté son déploiement en Ukraine. Les mercenaires arriveraient par groupe, en civil, avec de lourds paquetages, à l’aéroport de Kiev, d’où ils seraient envoyés vers Odessa. C'est eux que l'on évoquait hier.
 
L'Allemagne nouvelle puissance européenne d'équilibre 

Que se passera-t-il ? Les médias surenchérissent et dramatisent mais cela s'éclaircit et rappelle ironiquement l'épopée syrienne terminée par une victoire diplomatique russe et une humiliation des Etats-Unis et de la France. La France menace la Russie de sanctions, mais Laurent Fabius est  coincé: la Russie lui a fait immédiatement savoir, par ambassadeurs interposés, que cela entraînerait de facto la suspension immédiate de ses contrats militaires avec Paris, soit la suspension immédiate de la commande faite à la France en 2011 de deux bâtiments BPC (bâtiment de projection et de commandement) de type Mistral, plus une option pour deux autres. La France à genoux économiquement n'a plus les moyens de ses menaces.
 

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Petit à petit, l'unanimité européenne face à la Russie se lézarde. Londres est de plus en plus eurosceptique et pense aussi à son économie : qui paiera la partition de l'Ukraine ? Londres tient un double langage. Alors que David Cameron menaçait Vladimir Poutine il y a quelques jours de «conséquences économiques, politiques, diplomatiques et autres» (sic), une note confidentielle du Ten Downing Street a fuitée permettant réellement de douter de sa sincérité. On y lit que le Royaume-Uni «ne doit pas, pour l'instant, soutenir de sanctions commerciales contre la Russie ou lui bloquer la City». Le texte recommande également de «décourager» toute discussion de représailles militaires notamment à l'Otan !
 
Au sein de l'Union Européenne, ce sont donc les Allemands devenus pro-russes qui mènent la danse ! Pourquoi ? L'Allemagne est d'abord le premier exportateur vers la Russie. 35% du gaz et 35% du pétrole consommés en Allemagne viennent de Russie. L'Allemagne sait que la Crimée est, pour la Russie, non négociable. Comment ne pourrait-elle pas le savoir ? Enfin, et ce n'est pas négligeable dans les relations internationales, l'Allemagne n'a pas apprécié les propos de Nuland mais surtout l'espionnage par Prism des conversation téléphoniques d'Angela Merkel. N'oublions pas qu'Angela Merkel parle russe (Poutine parle aussi couramment allemand) et qu'elle a été élevée en RDA. Elle connaît presque intimement le caractère et la valeur de chef d'état de Poutine.
 
La crise ukrainienne risque d'avoir par ricochets un drôle d'effet collatéral, un effet choc pour l'Union Européenne. Elle accélère le rapprochement à l'est de l'Allemagne, une Allemagne qui se tournera donc de plus en plus vers l'Est et non vers la France. Or, sans le couple franco-allemand, l'UE n'est plus rien. Il est inutile de rappeler les liens historiques entre l'Allemagne et la Russie et d'évoquer ici la reconnaissance allemande toujours forte envers l'Union Soviétique de Gorbatchev qui a rendu possible la réunification. Les liens entre l'Allemagne et la Russie sont naturels et stratégiques: la Russie est maintenant incontournable pour l'Allemagne puissance. Enfin, le potentiel des relations économiques avec la Russie est pour l'Allemagne sans commune mesure  avec ce qu'elle peut attendre maintenant de son partenaire français en voie de paupérisation et de déliquescence manifeste. Tous les politiciens et les hommes d'affaires allemands en sont bien conscients. Ils misent maintenant tous sur l'essor d'un marché à l'Est qu'ils connaissent en plus très bien. La partition de l'Ukraine pourrait même être carrément négociée secrètement avec la Russie, la partie non russophone offrant ainsi à Berlin sur un plateau d'argent une main d'œuvre très bon marché et plus proche de la main d'œuvre chinoise qui, par ailleurs, se renchérit !

Alors, la France dans tout ça ?... 

Le porte-parole du Quai d’Orsay sait-il au moins que la pointe extrême de la Crimée abrite Sébastopol, le grand port militaire russe fondé par Catherine II en 1783 ?  Sans doute mais il feint l'ignorance pour tomber dans la caricature grossière et  outrancière de Poutine. Dans toute la crise, la France a été  indécrottable dans l'idéologie et Bernard-Henri Lévy, l'émissaire à peine voilé de Fabius. 

La France n'a en fait plus aucune vision des relations internationales sauf des obsessions idéologiques, des idées fixes. C'est là l'effondrement des compétences diplomatiques pour paraphraser le texte de notre collaborateur Raoul Fougax. Il en va de même aux Affaires étrangères comme à l'Intérieur ou à l'Education. La France voit des Hitler partout, même sous les sofas des Ambassadrices ! Elle ne peut du coup rien récolter sauf quelques lauriers jaunis pour les Droits de l'Homme. La France s'est ainsi coupé de l'Allemagne pragmatique. C'est donc l'Allemagne et non la France qui conforte à l'Est sa place d’interlocuteur européen privilégié de la Russie.

Aux sources de l’idéologie sioniste

Robert STEUCKERS:

Aux sources de l’idéologie sioniste

Extrait d’une conférence sur le Proche Orient, prononcée à la tribune du “Cercle Proudhon” à Genève, avril 2010

Le sionisme suscite l’enthousiasme dans une bonne part de la communauté juive, tous pays confondus, chez les “chrétiens sionistes” américains, qui sont des fondamentalistes protestants, et chez les occidentalistes et les atlantistes de toutes obédiences (de gauche comme de droite). En revanche, pour beaucoup d’autres, et a fortiori dans les pays arabes et les communautés arabo-musulmanes immigrées dans les pays occidentaux, le sionisme est considérée comme une forme de racisme juif dont les victimes sont les Arabes de Palestine. Une vive passion s’est emparée de toutes les discussions relatives à cette question, tant et si bien que les parties prenantes de ce débat ont une vision généralement propagandiste et militante sur le fait sioniste, oublieuse, comme toutes les autres visions propagandistes et militantes, des racines historiques du complexe d’idées qu’elles exaltent ou qu’elles vouent aux gémonies. L’esprit partisan est toujours rétif aux démarches généalogiques. Il répète à satiété ses “ritournelles”, sans tenir compte ni du réel ni du passé.

Le Prince de Ligne et Napoléon

ottoman.gifNotre position ne peut être ni propagandiste ni militante car nous ne sommes ni juifs ni arabes, car nous ne pouvons raisonnablement nous identifier aux uns ou aux autres, tout en étant désireux de ne pas voir l’ensemble du Levant et du Moyen Orient plongé dans une guerre sans fin, qui, dans tous les cas de figure, serait contraire à nos intérêts. Le sionisme, c’est-à-dire la volonté de transplanter tous les juifs d’Europe dans l’ancienne Palestine romaine ou ottomane, n’a pourtant pas, au départ, des origines juives. Le tout premier à avoir émis l’hypothèse d’une telle transplantation est mon compatriote, le Feldmarschall impérial Charles-Joseph de Ligne, envoyé comme attaché militaire autrichien auprès de Catherine II la Grande en guerre contre l’Empire ottoman, auquel elle arrachera la Crimée, sanctionnant ainsi la prépondérance russe en Mer Noire. A cette époque qui a immédiatement précédé les délires criminels de la révolution française, Russes et Autrichiens envisageaient de porter un coup final à cet empire moribond qui avait assiégé l’Europe du Sud-Est pendant plusieurs siècles. Pour y parvenir, le Prince de Ligne a suggéré d’envoyer toute la population des ghettos d’Europe centrale et orientale dans la partie médiane de l’Empire ottoman, de façon à ce qu’un foyer de dissidence se crée, au bénéfice des Russes et des Autrichiens, entre l’Egypte, province de la Sublime Porte, et l’Anatolie proprement turque. L’objectif de ce “sionisme” ante litteram, non idéologique et non religieux mais essentiellement tactique, était donc de séparer l’Egypte de la masse territoriale anatolienne, sur un territoire, qui, dans l’histoire antique, avait déjà été âprement disputé entre les Pharaons et les souverains hittites (bataille de Qadesh) voire, aux temps des Croisades européennes, entre Fatimides d’Egypte, alliés occasionnels des rois croisés, et Seldjouks.

La révolution française, fomentée par Pitt pour venger la défaite de la flotte anglaise à Yorktown en 1783 lors de la guerre d’indépendance des Etats-Unis, va distraire Russes et surtout Autrichiens de la tâche géopolitique naturelle qu’ils s’étaient assignée: parfaire la libération de l’Europe balkanique, hellénique et pontique afin de conjurer définitivement la menace ottomane. Napoléon Bonaparte, fervent lecteur des lettres galantes et coquines du Prince de Ligne, reprendra l’idée à son compte, sans pouvoir la réaliser, sa campagne d’Egypte s’étant soldée par un fiasco total avec la défaite navale d’Aboukir. En occupant provisoirement l’Egypte, Bonaparte s’oppose à l’Empire ottoman, déjà considérablement affaibli par les coups que lui avaient portés les armées russes et autrichiennes près d’une vingtaine d’années auparavant. Les visées françaises sur l’Egypte obligent, d’une part, les Anglais à soutenir les Ottomans (aussi contre les Russes qui font pression sur les Détroits) et, d’autre part, Napoléon à envisager de créer une sorte d’Etat-tampon juif francophile entre une future Egypte tournée vers la France et la masse territoriale anatolienne et balkanique, d’où étaient généralement issus les meilleurs soldats ottomans, dont les pugnaces janissaires et leurs successeurs. L’enclave juive devait servir à protéger le futur Canal de Suez encore à creuser et les richesses du Nil, notamment les cultures du coton, richesse convoitée par la France révolutionnaire. Le militant sioniste de droite Jabotinski, ancêtre intellectuel des droites israéliennes, faisait directement référence à ces projets napoléoniens dans ses écrits militants, marqués par des linéaments idéologiques bonapartistes, garibaldistes et... mussoliniens. Mais les projets du Prince de Ligne et de Bonaparte resteront lettre morte. Ce sionisme non juif et purement tactique sera oublié pendant plusieurs décennies après la défaite napoléonienne à Waterloo et les dispositions prises lors du Traité de Vienne.

Lord Shaftesbury

Le projet sera réexhumé dès la fin des années 30 du 19ème siècle quand l’Empire ottoman sera déchiré par une guerre interne, opposant le Sultan d’Istanbul, soutenu par l’Angleterre, et Mehmet Ali, d’origine albanaise, khédive d’Egypte appuyé par la France. A Londres, Lord Shaftesbury relance l’idée dans les colonnes de la revue Globe et dans un article du Times (17 août 1840); il réclame dans ces publications “a land without a people for a people without a land” (“une terre sans peuple pour un peuple sans terre”), esquissant un plan, qui, finalement, se concrétisera un peu plus d’un siècle plus tard, lors de la création de l’Etat d’Israël. Le père du “sionisme”, qui n’a pas encore de nom, est donc un lord conservateur anglais. Outre le fait qu’il émet l’idée fausse d’une Palestine vide, prête à accueillir une population errante en Europe et jugée indésirable, Lord Shaftesbury préconise dans son article la création d’un Etat indépendant en Syrie-Palestine ouvert à la colonisation juive (et donc non entièrement juif), un Etat qui fera tampon entre l’Egypte et la Turquie, projet où l’Angleterre aura le beau rôle du “nouveau Cyrus” qui ramènera les juifs en Palestine. Disraëli, d’origine juive, relance à son tour l’idée en lui donnant une connotation plus romantique, un peu dans le style du “philhellénisme” de Lord Byron, autre figure tragique et originale anglaise qui a permis à Londres d’intervenir dans le bassin oriental de la Méditerranée. Mais l’idée “pré-sioniste” est très vite abandonnée après la Guerre de Crimée où la France et l’Angleterre s’allient à l’Empire ottoman contre la Russie, afin de la contenir au nord du Bosphore. L’Angleterre devient la protectrice de l’Empire ottoman, le soutient à fond lors de la guerre russo-turque de 1877-78 tout en occupant Chypre et en étendant sa protection à l’Egypte en 1882: Albion ne fait rien pour rien! Dans un tel contexte, il est donc bien inutile de fabriquer un Etat-tampon entre deux entités d’un même empire dont on est l’allié ou dont on “protège” le fleuron. On ne ressortira l’idée sioniste du placard que lorsque l’Empire ottoman s’alignera progressivement sur l’Allemagne de Guillaume II, faute d’une politique cohérente de ses alliés français et anglais, qui ont d’abord protégé la Sublime Porte contre la Russie, entre 1853 et 1856 (Guerre de Crimée) et en 1877-78, quand Russes, Bulgares et Roumains envahissaient les possessions balkaniques du Sultan, tout en menaçant Constantinople. La politique franco-anglaise était marquée par la duplicité: les alliés occidnetaux avaient deux fers au feu: protéger l’Empire ottoman moribond, tout en le dépouillant de ses territoires les plus stratégiques; imaginer une politique de dislocation de ce même Empire ottoman, en pariant sur l’éventuelle royauté d’Abdel Khader au Levant ou en créant une élite arabe pro-occidentale au Liban et en Syrie (cf. infra), pour affaiblir le nouvel allié du Kaiser allemand.

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Abdel Khader

Après la guerre “inter-ottomane” entre le Sultan et Mehmet Ali, en 1847, Abdel Khader capitule et se rend aux Français en Algérie, pays auquel il avait voulu rendre l’indépendance. Le Duc d’Aumale, vainqueur, lui accorde sa garantie et sa protection. Il croupit d’abord dans une prison française de 1848 à 1852 puis s’exile à Damas en Syrie en 1853. Il est autorisé à y séjourner avec sa suite, une troupe d’un millier de soldats maghrébins aguerris, avec leur famille. Cette émigration hors de l’Algérie devenue française permet au Second Empire de se débarrasser des éléments les plus turbulents de la première révolte algérienne et, comme nous le verrons, d’exploiter leur dynamisme et leur fougue guerrière. Les Ottomans ne contestent pas cette présence: ils ont besoin de leurs nouveaux alliés français contre la Russie qui a attaqué les ports turcs de la Mer Noire, déclenchant ainsi la Guerre de Crimée. En 1860, après cette guerre qui a ruiné les principes pan-européens (et eurasistes avant la lettre) de la Sainte-Alliance, des troubles éclatent au Liban et dans le Djebel druze, où la population locale musulmane ou druze massacre les chrétiens, obligeant la France, protectrice de jure de ces minorités chrétiennes dans l’Empire ottoman, à intervenir. Abdel Khader, devenu instrument militaire de la France avec son armée algérienne installée en Syrie, intervient et sauve les chrétiens syriens du massacre. Ces troubles du Levant avaient éclaté parce que le Sultan avait envisagé d’accorder aux puissances européennes, surtout la France et l’Angleterre, toutes sortes de concessions, notamment celles qui consistait à lever le statut de dhimmitude pour les chrétiens d’Orient et à autoriser les puissances chrétiennes à ouvrir des écoles dans tous les vilayets entre Antioche et le Sinaï. La politique occidentale, franco-anglaise, n’est plus, alors, de créer un Etat-tampon juif mais de créer une nation arabe moderne, favorable à l’Occident, en rébellion contre la Sublime Porte, formant un verrou grand-syrien cohérent entre l’Egypte et l’Anatolie. Dans ce projet, la France et l’Angleterre visent surtout à asseoir leur domination sur le Liban actuel, où on fabriquera, grâce aux nouvelles écoles catholiques ou protestantes, une élite intellectuelle occidentalisée, au départ de groupes de Maronites nationalistes arabes, hostiles à la Sublime Porte, qui ne les avait pas protégés en 1860 dans le Djebel druze.

En 1876, Abdülhamid monte sur le trône ottoman. En 1877-78, ses armées sont écrasées par les Russes qui volent au secours des Bulgares et des Roumains qui venaient de proclamer leur indépendance. Les territoires balkaniques de l’Empire ottoman se réduisent comme une peau de chagrin, entraînant une crise générale dans tout l’Empire. Il est fragilisé à l’extrême: les Bulgares ont campé devant les murs de Constantinople et sont désormais en mesure de réitérer cette aventure militaire avec l’appui russe. La Turquie ottomane se tourne de plus en plus vers l’Allemagne, tandis que les Français rêvent d’un royaume arabe du Levant, dont le souverain serait... Abdel Khader. On ne songe plus à envoyer dans la région les juifs d’Europe.

Rabbi Alkalai, Zvi Hirsch Kalisher, Joseph Natonek

L’idée sioniste est alors quasiment absente dans les ghettos juifs d’Europe, a fortiori au sein des judaïsmes émancipés dont les représentants n’ont nulle envie d’aller cultiver la terre ingrate du Levant. On peut cependant citer des prédécesseurs religieux, dont le rabbin de Sarajevo Alkalai (1798-1878), sujet ottoman, qui énonce, non pas l ‘idée d’aller s’installer en Palestine, mais une idée neuve et révolutionnaire au sein du judaïsme européen: le judaïsme ne doit plus être la religion qui attend en toute quiétude que revienne le Messie. Pour Alkalai, il ne faut plus attendre, il faut se libérer activement et le Messie viendra. Pour développer une action, il faut un projet, qu’Alkalai n’énonce pas encore mais son refus de l’attitude d’attente de la religion mosaïque traditionnelle implique ipso facto de sortir de sa quiétude impolitique, de se porter vers un activisme qui attend son heure et ses mots d’ordre. Par ailleurs, à Thorn en Posnanie prussienne, Zvi Hirsch Kalisher (1795-1874) propose, pragmatique à rebours de son collègue de Sarajevo, la création d’une société de colonisation en 1861-62. C’est le premier projet “sioniste” juif non purement tactique, émanant d’une géopolitique française, russe ou autrichienne. On notera que ces projets constituent une réaction contre l’émancipation (qui, disent ces pré-sionistes, va aliéner les juifs par rapport à leur héritage ancestral) et non contre les persécutions. Leur attitude est dès lors assez ambigüe: il faut rester juif mais non pas à la mode traditionnelle et “quiète”; il faut le rester en pratiquant un nouvel activisme qui, dans ses principes, serait juif, non transmissible aux non-juifs, mais simultanément non traditionnel, ce qui conduit les traditionalistes quiets à rétorquer qu’un activisme ne peut être juif, mais seulement copie maladroite des manies des “goyim” et que seul l’attente est signe de judaïsme véritable.

Un peu plus tard, Joseph Natonek (1813-1892) élabore un plan plus précis, celui que reprendra Herzl et son fameux “Congrès sioniste” de 1897. Natonek suggère la création d’un “Congrès juif mondial”, de demander ensuite une charte aux Turcs, d’amorcer une colonisation agricole puis de favoriser une émigration de masse vers la Palestine et de créer une langue hébraïque moderne. Natonek ne donne pas de nom à son projet: on ne peut pas parler de sionisme, puisque le terme n’existe pas encore. Personne ne suit Natonek: l’alliance israélite universelle refuse ses plans en 1866 et se borne à aider, via des initiatives philanthropiques, les juifs ottomans de Palestine, ceux du “vieux peuplement” ou “vieux yishuv”. Natonek, dépité, se retire de tous les débats que ses idées avaient lancés. Deux membres de sa famille partent en Palestine pour fonder une colonie agricole, la toute première de l’histoire du sionisme.

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Moïse Hess

Le socialiste allemand de confession juive Moïse (Moshe) Hess, issu de l’écurie des Jeunes Hégéliens comme Karl Marx (avec qui il se disputera), observe, après 1848, l’agitation politique que suscitent les mouvements nationaux partout en Europe, surtout en Italie, en Pologne et dans les Balkans. Il voyait la faiblesse du judaïsme dans son particularisme, face à un christianisme qui se voulait universel (positions assez différentes de celles, bricolées, d’un Bernard-Henri Lévy qui, lui, voit des peuples goyim indécrottablement “particularistes” ou “vernaculaires” et un judaïsme essentiellement universaliste). Errant dans un espace idéologique sans limites perceptibles, dans un flou conceptuel, le socialisme de Hess l’induit d’abord à lutter pour l’émancipation du prolétariat, indépendamment de toute appartenance religieuse. Plus tard, il revient au judaïsme, noyau religieux de la “nationalité juive”, et réclame le droit des juifs à avoir un Etat à eux puisque personne ne veut les assimiler, les accepter. Il en déduit que les juifs sont inassimilables et que cette “inassimilabilité” —qu’il juge finalement positive— caractérise leur nationalité, en même temps que leur particularisme. Par conséquent, il pense que la France, qui a défendu les Maronites de Syrie contre les Druzes avec l’aide des guerriers d’Abdel Khader, pourrait aider les juifs d’Europe à se créer un foyer au Levant qui, en même temps, serait un modèle de société socialiste et égalitaire. Il n’est pas pris au sérieux par la majorité de ses co-religionnaires d’Europe occidentale et centrale qui le prennent pour un utopiste (exactement comme Marx!).

Leo Pinsker

Avant le manifeste de Theodor Herzl, qui lancera le sionisme proprement dit, une idée motrice émerge dans le monde intellectuel juif, chez un certain Leo Pinsker: celui-ci préconise un “retour à la normalité”. Il argumente: c’est parce que les juifs ne sont pas “normaux” qu’il y a de l’antisémitisme. Si les juifs revenaient à une “normalité” qu’ils partageraient avec les autres citoyens des Etats dans lesquels ils vivent, l’antisémitisme n’aurait plus raison d’être. Or l’antisémitisme devenait virulent en Europe orientale: les pogroms se succèdaient en Russie et la Roumanie, devenue indépendante, ne reconnaissait pas les juifs comme citoyens; de même, les émeutes et les pillages antijuifs, commis par les Européens de souche et les autochtones arabo-berbères en Algérie française se multiplient dans les années 90 du 19ème siècle. L’idée sioniste, avant la lettre, trouvera par conséquent un large écho en Roumanie. Parmi les tout premiers immigrants juifs du “nouveau yishuv”, on comptait beaucoup de ressortissants des ghettos de Roumanie, mal accueillis par leurs coreligionnaires du “vieux yishuv”. Quant aux juifs de Russie, la route de l’immigration leur est barrée en 1893 par ordre du Sultan, qui craint que les Russes appliquent l’idée purement tactique du Prince de Ligne et de Napoléon, en créant, par l’envoi massif de juifs de Russie, un judaïsme fidèle à l’ennemi slave sur le flanc sud de l’Anatolie turque. Par la volonté du Sultan, les juifs russes ne peuvent donc plus acheter de terres en Palestine. En 1890, Nathan Birnbaum forge le mot de “sionisme” dans la revue Kadima, en faisant référence à la colline de Sion à Jérusalem. Mais Birnbaum abandonne bien vite l’idée sioniste: il plaidera pour l’éclosion de “judaïsmes nationaux”, notamment en Allemagne, dont la langue serait le yiddisch et non pas un “nouvel hébreu” comme l’avait demandé Natonek. Il tranche ainsi à sa manière le dilemme activisme/quiétude: il replonge dans les traditions juives/yiddish tout en refusant l’activisme sioniste/moderniste (et “simili-goy”). Mais Herzl est un disciple de Birnbaum, qui ne retient que l’idée de revenir à la colline de Sion, d’y créer un Etat où les juifs pourraient vivre la vie de citoyens modernes normaux, selon les critères préconisés par Pinsker (et aussi, avant lui, par Hess).

Théodore Herzl

TheodorHerzl.jpgJusqu’à la parution du petit livre de Théodore Herzl en février 1896, intitulé L’Etat juif, le sionisme est une idéologie vague et confuse, affirmée puis critiquée, acceptée puis reniée. Le livre de Herzl n’était pas moins confus car il ne disait rien de précis sur le site géographique de ce futur et très hypothétique “Etat juif”. Il pourrait se situer en Palestine mais aussi ailleurs dans le monde. Son manifeste, bien que confus, attire quelques personnalités influentes (Nordau, Kahn, Lazare, Goldschmidt, Montagu, etc.) et recueille les signatures de milliers d’étudiants juifs d’Europe centrale. Mais les assimilationistes et les quelques colons de Palestine (issus du mouvement ‘Hovevei Zion) ne le soutiennent pas, parce qu’ils craignent d’éveiller un nouvel antisémitisme ou de voir les frontières des vilayets ottomans du Levant se fermer à tous nouveaux arrivants par crainte d’une submersion. Herzl développe alors une véritable “diplomatie sioniste” tous azimuts pour tenter, vaille que vaille, d’arriver à ses fins, avec l’appui, non pas d’une bourgeoisie juive assimilationiste, mais de dizaines de milliers de petites gens qui n’ont guère d’espoir d’avancer socialement, surtout en Pologne, en Russie et en Roumanie. Cette agitation autour de Herzl va, suite au “Congrès de Bâle” d’août 1897, donner naissance au sionisme moderne, autonome, capable, théoriquement, de faire avancer ses idées sans le soutien d’une puissance impériale. Guillaume II d’Allemagne, qui n’est certainement pas antisémite, décourage cette volonté romantique de faire l’alya (le retour à la Terre de Sion) pour ne pas heurter son nouvel allié turc. Les Russes, qui auraient pu pratiquer à leur profit la politique jadis préconisée par le Prince de Ligne ou Napoléon, répugnent à le faire. Le rêve sioniste de Herzl ne pourra cependant pas se concrétiser sans la “Déclaration Balfour” de 1917 qui donnera le coup d’envoi à la colonisation massive des terres de Palestine par des colons juifs venus d’Europe après la première guerre mondiale, surtout de Russie (ceux qui refusaient la bolchevisation de l’Empire des Tsars comme Jabotinsky) et d’Europe centrale, après les réactions hongroises et roumaines contre le régime “judéo-bolchevique” de Belà Kun à Budapest.

Conclusion

Les origines de cette idée sioniste, assortie d’une volonté de créer un nouvel Etat au Levant, sur territoire ottoman, ne sont cependant pas juives au départ. Elles résultent de calculs froids et cyniques de militaires européens soucieux de briser la cohérence territoriale de l’Empire ottoman en enfonçant, tel un coin, une entité nouvelle, à leur dévotion, entre l’Egypte et l’Anatolie: cette entité envisagée a été tour à tour juive, avec de Ligne et Napoléon, puis arabe, avec Abdel Khader ou les Maronites occidentalisés. Pendant la première guerre mondiale, les Britanniques avaient d’ailleurs parié sur les deux: sur les Hachémites avec Lawrence d’Arabie, sur les juifs avec la “Jewish Legion” et la “Déclaration Balfour”. Par conséquent, il ne serait pas faux d’affirmer que tout sionisme pratique découle d’un calcul stratégique non juif, parfaitement impérial, destiné à contrôler le Levant et à affaiblir et l’Egypte (grande puissance potentielle au temps de Mehmet Ali) et la Turquie ottomane: le “sionisme” des non juifs n’est pas au départ une volonté de faire du “favoritisme” au bénéfice des juifs; ce n’était ni le cas hier, où l’on était parfois naturellement cynique, ni le cas aujourd’hui, où l’on camoufle ses hypocrisies derrière une façade d’humanisme; le mobile principal est d’avoir une population, quelle qu’elle soit —au départ exogène (les Algériens d’Abdel Khader ou les juifs sionistes) ou minoritaire, en conflit avec son environnement géographique et historique— mais qui puisse toujours servir à créer un Etat-bastion pour disloquer les territoires de l’ancien Empire ottoman, pour empêcher la soudure Egypte/Anatolie, pour tenir l’ensemble de la Méditerranée jusqu’à son “bout” sur les côtes du Levant, pour garder les approches du canal de Suez, pour avoir une fenêtre sur la Mer Rouge (le port d’Elat à côté d’Akaba en Jordanie). L’attitude de la Grande-Bretagne de Lloyd George, désireuse d’affaiblir les Turcs et de créer une zone-tampon en lisière du Sinaï et du Canal de Suez, pour protéger le protectorat britannique sur l’Egypte, ne relève pas d’un autre calcul.

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Les Anglais, toutefois, voulaient un “foyer” juif et non un Etat juif car ils devaient ménager leurs protégés arabes grâce auxquels ils avaient pu chasser les Turcs du Levant. L’idée de “foyer” permet d’avoir un territoire disloqué, présentant une mosaïque de diversités, sans cohésion aucune et donc plus facilement contrôlable. Les sionistes d’extrême-droite, dont l’idéologue principal fut au départ Vladimir Jabotinsky, voudront un Etat en bonne et due forme et ne se contenteront pas d’un simple “foyer”, immergé dans une population arabe majoritaire, dont ils ne partageaient ni les moeurs ni les aspirations. Ces sionistes radicaux, qui, au fond, ne voulaient de cette mosaïque judéo-arabe envisagée par les stratèges londoniens, se révolteront contre la puissance mandataire britannique en s’inspirant des écrits de Michael Collins, le leader révolutionnaire irlandais, et de l’action de l’IRA. Jabotinsky ne suivra pas ses disciples les plus virulents sur cette voie maximaliste et terroriste: il était un officier britannique de la “Jewish Legion”, d’origine russe, fidèle à l’Entente franco-anglo-russe et hostile aux Bolcheviques de Lénine. Il restera donc loyal à l’égard de l’Angleterre. Aujourd’hui, l’Etat d’Israël, né en 1948, ne survit que pour une seule raison: il est la zone-tampon au Levant dont se sert une nouvelle puissance impérialiste, américaine cette fois, pour asseoir sa domination dans le bassin oriental de la Méditerranée, pour tenir l’Egypte, la Syrie et, éventuellement, la Turquie en échec.

 

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La preuve la plus tangible de cette inféodation d’Israël à l’hegemon américain est, bien entendu, la présence permanente de la flotte US de la Méditerranée, qui y a évincé toutes les flottes européennes riveraines, faisant automatiquement de l’Etat d’Israël la “tête de pont” de cette redoutable flotte au fond de cette mer qui s’enfonce très profondément dans les terres “eurafricaines” et qui, par cette configuration géographique, a acquis pour l’éternité une importance stratégique cardinale. Les Israéliens lucides, dubitatifs face aux outrances de leurs gouvernants ou de leurs extrémistes, savent que ce statut d’Etat-tampon est fragile sur le long terme: d’une part, ils craignent aujourd’hui que les Etats-Unis ne reviennent à leur ancienne alliance avec l’Iran, situation qui les déforcerait considérablement, déplorent le chaos créé en Syrie, savent que les Etats-Unis ne peuvent indéfiniment froiser le monde arabo-musulman, où ils perdraient alors tous leurs avantages stratégiques. D’autre part, ces Israéliens lucides commencent à réfléchir sur la fragilité des mythes sionistes (pures fabrications?) avec l’école dite “post-sioniste” qui développe une critique argumentée de l’idéologie et des pratiques du sionisme réellement existant et s’interroge sur la substantialité réelle de toute la mythologie politique de l’Etat d’Israël, né au lendemain de la seconde guerre mondiale par l’afflux des “personnes déplacées”, suite aux expulsions et déportations qui ont tragiquement marqué les années 1945-1950, où l’Europe n’était qu’un champ de ruines où régnait la misère et la famine. Pour pallier ces doutes et ces inquiétudes, bien présentes dans la société israélienne, les forces sionistes qui structurent l’Etat hébreu comptent essentiellement sur deux facteurs: sur l’électorat juif des Etats-Unis et, surtout, pour faire poids et masse, sur les millions de “Christian Zionists” fanatisés par les téléprédicateurs d’Outre-Atlantique. Tant que les juifs d’Amérique et les “Christian Zionists” seront capables d’imposer et de ré-imposer, par leurs voix, une politique pro-israélienne aux Etats-Unis, le rêve sioniste des innombrables juifs jadis manipulés par les grandes puissances restera réalisable mais dans la douleur et dans une tension permanente, harassante, décourageante.

Robert Steuckers.

(Forest-Flotzenberg, Fessevillers, Genève & Nerniers, avril 2010; rédaction finale: mars 2013).

Bibliographie:

Delphine BENICHOU (éd.), Le sionisme dans les textes, CNRS Editions, Paris, 2008.

Alain BOYER, Les origines du sionisme, PUF, Paris, 1988.

Gudrun KRÄMER, Geschichte Palästinas – Von der osmanischen Eroberung bis zur Gründung des Staates Israel, Verlag C. H. Beck, München, 2002-2006 (5. Auflage).

Shlomo SAND, Les mots et la terre – Les intellectuels en Israël, Flammarion, coll. “Champs”, n°950, Paris, 2010.

Colin SHINDLER, Israel, Likud and the Zionist Dream – Power, Politics and Ideology from Begin to Netanyahu, I. B. Tauris, London, 1995.

Zeev STERNHELL, Aux origines d’Israël, Gallimard, coll. “Folio”, n°132, Paris, 1996-2005.

 

samedi, 08 mars 2014

G. Adinolfi: L'Occident contre l'Europe

L'Occident contre l'Europe

Entretien avec Gabriele Adinolfi

Interview with Ruben Rosiers

Ruben Rosiers (27) is a Belgian citizen and activist of the "European Solidarity Front for Syria". Roseris studied Public Relations and works for a Flamish company.

"We support Syria!"

Interview with Ruben Rosiers

Ex: http://manuelochsenreiter.com

Ruben Rosiers (27) is a Belgian citizen and activist of the "European Solidarity Front for Syria". Rosiers studied Public Relations and works for a Flemish company.

Mr. Rosiers, you just came back from your trip to Syria on behalf of the “European Solidarity Front for Syria” (ESFS). Your organization was criticized in the past for supporting the “Syrian regime” by the mainstream media. What is the ESFS doing?

Rosiers: The ESFS are volunteers from whole Europe. We support the Syrians in their war to keep their independence, unity and sovereignty and against the western backed terrorism.

How do you “support the Syrians”?

Rosiers: In Europe we inform the public about the reality on the Syrian battleground. We are present in all the European countries; organize demonstrations together with the Syrians here. We cooperate with some alternative media as well. We also collect money to provide humanitarian help in Syria. As we are a pure independent volunteer organization we can guarantee that 100 percent of the donated money really arrives in Syria. We don´t have any bureaucratic infrastructure.

Your trip to Syria had the character of a “fact finding mission”...

Rosiers: Indeed.

One would say: “fact finding is not the job of volunteers but of journalists and politicians.”

Rosiers: This is not so wrong. But neither European journalists nor politicians do their job in a proper way. Of course there are exceptions. But generally, the information policy in whole Europe is a disaster. That makes the work of the ESFS so important!

What facts did you find in Syria?

Rosiers: I had many meetings in the capital Damascus; I spoke to politicians, clerics, soldiers, journalists and civilians. I had the opportunity to visit the Palestinian Yarmouk Camp in Damascus; I was in the city of Al-Nabk – where the people celebrated the Syrian Arab Army which liberated them from the terrorist gangs. I also visited the city Latakia.

You were in the Yarmouk camp? European mainstream media report it is besieged by the Syrian Army...

Rosiers: And here we are. I don´t think that any European mainstream journalist who writes such stories was recently there. The Yarmouk camp is like a little city in the city. Terrorist gangs were occupying parts of the camp, the Syrian government supported the Palestinian armed groups fighting against the terrorist forces. There is no “siege”. You can enter and leave the camp in the safe areas – and safety means always: controlled by the government and loyal Palestinian militias like the Popular Front for the Liberation of Palestine (PFLP). In the terrorist controlled areas the situation is really dangerous. Terrorist snipers shoot at everybody crossing the streets, a large part of the population left already the terrorist controlled sectors of the camp. By the way: We had also to leave the camp very quick again because of hostile sniper activities. The vast majority people in the camp stand with the Syrian government by the way – there is no doubt in that.

European media report about starvation in the camp...

Rosiers: The problem is that the terrorists tried to isolate the parts of the camps they controlled. The Syrian government provides food and medical help, but this is dangerous. Terrorist snipers shoot at them as well.

Ruben Rosiers and minister Ali Haidar (right)

Ruben Rosiers and minister Ali Haidar (right)

You met the Minister of State for National Reconciliation Affairs in Damascus. What did you talk about with Mr. Ali Haidar?

Rosiers: Mr. Haidar has maybe one of the most challenging jobs in Syria. National reconciliation is as important as difficult. His own son was killed by terrorist gangs in 2012. Mr. Haidar coordinates reconciliation talks between the different factions in Syria to find a peaceful solution. By the way, Mr. Haidar is not a Baath party member, he is oppositional himself. His SSNP party was banned for many years in Syria before it was legalized again. He knows about what he is talking. We discussed the reconciliation process, the next solidarity mission of the ESFS, the current political situation and the desire of the Syrian people for fast ending of the war. He also talked about the many kidnapped people and I had the chance to meet people who were looking for their kidnapped family members. You know that in Syria the terrorists even consider you a legal target if you are a postman? They consider you a “collaborator of the regime” and just kill, torture or kidnap you…

In Western media Ali Haidar doesn´t play any role...

Rosiers: Because he cooperates with the real opposition inside Syria and not with the foreign backed terrorists who destroy the country. This is a huge difference. Ali Haidar excludes extremists from the talks – this is why Western politics and media don´t give him any publicity.

In Al-Nabk you visited an Army celebration...

Rosiers: The people of Al-Nabk were celebrating the liberation of their city.

Mainstream media claim that those celebrations are propaganda acts by the Syrian government. They claim: The Syrians are forced to participate at those rallies.

Rosiers: Nobody was “forced” to participate. This was pure happiness that the horrible times of the terrorist control are over. The people wanted to thank the army that liberated Al-Nabk. Important to notice is that during the occupation of parts of the city by FSA and Al-Nusra, the residents of Al-Nabk didn’t flee but organized themselves to fight against the terrorists. Not a single person left the city! Nice detail, the majority of the city is Sunni Muslim - so there goes another myth the western media wants to keep alive…

You were also delivering a speech – what about?

Celebration in Al-Nabk: Liberation of the city

Celebration in Al-Nabk: Liberation of the city

Rosiers: This was really a spontaneous thing: I asked if I can give a message of solidarity – and some seconds later I spoke into the microphone. I told the Syrians that they shouldn´t confuse the European governments with the European peoples. I told the Syrians that we are with them despite of the wrong politics of our governments. The people were very happy about this unexpected message of solidarity.

Some critics claim that you are an “agent of the Syrian government” and that you are paid for the “solidarity”...

Manuel Ochsenreiter and Ruben Rosiers during a geopolitical conference in Bielefeld (2013)

Manuel Ochsenreiter and Ruben Rosiers during a geopolitical conference in Bielefeld (2013)

Rosiers: This is complete nonsense. Nobody pays us. We are a volunteer organization. My trip was paid completely by myself. Those rumors are spread to harm our credibility. And do you really think I would risk my life for some green paper in my pocket? Maybe this is hard to understand for capitalist and materialist people, but I just fight for what I believe in. Just like all the volunteers of the ESFS. If the Syrian government would ever offer me one dollar I would stop supporting them. They should use their money just to help the Syrian people!

If somebody wants to show solidarity with Syria and support the ESFS is it enough to press the “like”-button on Facebook?

Rosiers: This is a good start! But of course we are happy about any activist. As I said: We are all volunteers. We do our solidarity work because we really believe in our aims and not because we get paid or supported by state institutions or any NGOs. We are happy about every new volunteer in our rows! So please donate money, join our Facebook page, join our manifestations, spread the message and make the ESFS grow every day! Long live Syria!

Contact:

European Solidarity Front for Syria on Facebook

European Solidarity Front for Syria

Le problème bosniaque dans les Balkans

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Bernhard TOMASCHITZ:

Le problème bosniaque dans les Balkans

Les désordres qui ont secoué la Bosnie ont pour motif la situation économique dramatique du pays mais ces désordres vont aussi dans le sens voulu par Washington

La Bosnie-Herzégovine semble avoir emprunté la voie pour devenir un “Etat failli”. Dans plusieurs villes de la partie la plus grande du pays, celle qui se trouve sous l’autorité de la “Fédération croato-bosniaque”, des milliers de citoyens sont descendus dans la rue pour protester contre la gabegie régnante: une économie chancelante, une corruption généralisée et un chômage qui atteint les 45% de la population active. Au cours de ces nombreuses manifestations, les protestataires se sont heurtés aux forces de l’ordre.

Cet Etat balkanique multiethnique et multiconfessionnel pose désormais problème au beau milieu de la péninsule balkanique, une région qui devait abriter cette Bosnie-Herzégovine “stable, viable, multiethnique et unie”, comme le voulait l’UE quand elle posait ses objectifs politiques pour rendre définitivement indépendante cette république autrefois constitutive de l’ancienne Yougoslavie fédérale et socialiste. De ces voeux pieux, rien ne subsiste aujourd’hui. On sait très bien pourquoi la “communauté internationale”, c’est-à-dire l’UE et les Etats-Unis, se trouvent face à un champ de ruines en Bosnie. Le Traité de Dayton a certes pu mettre un terme à la guerre mais n’a pas pu faire émerger un Etat pour tous, capable de fonctionner sans heurts, en dépit des clivages qui opposaient entre eux les Bosniaques, les Croates et les Serbes.

“L’ordre politique fabriqué lors des accords de Dayton est intenable”, expliquent les organisations protestataires actuelles que sont “Udar” (le “Coup”) et “Revolt”, animatrices des manifestations qui ont secoué le pays. L’objectif de ces organisations est donc clair: les manifestations doivent faire pression pour aboutir à une réforme constitutionnelle afin que l’appareil d’Etat, trop complexe et trop lourd, fasse la place à une forme étatique plus svelte et plus centralisée. Les Serbes de Bosnie, dont la “Republika Srpska” jouit d’une large autonomie, se sont opposés, jusqu’ici, et avec succès, à toute tentative de centralisation.

Les organisations “Udar” et “Revolt” veulent, par leurs revendications, s’aligner sur une politique voulue en dernière instance par l’UE et les Etats-Unis. Ces derniers sont profondément agacés par l’édifice étatique qui structure la Bosnie aujourd’hui parce que l’objectif américain est d’inclure le pays dans l’OTAN. La décentralisation bosniaque empêche toute manoeuvre en ce sens. Comme le rappelle Patrick Keller de la “Fondation Konrad Adenauer” en Allemagne, “l’intérêt pour une adhésion à l’OTAN n’est guère populaire en Republika Srpska”. Voilà pourquoi, subitement, en dépit des accords de Dayton, on plaide maintenant pour la création d’un Etat bosniaque unifié et “fort”.

Pour téléguider les événements de Bosnie dans le “bon sens”, les Américains ne s’épargnent ni peine ni argent. L’USAID, l’instance chargée d’aider au développement, déclare vouloir “aider la Bosnie à parfaire les réformes nécessaires pour pouvoir adhérer à l’UE et à l’OTAN”. Dans son budget de 2013, l’USAID a dégagé la somme de 45,5 millions de dollars, notamment pour créer “une structure militaire unitaire, laquelle répondrait aux critères nécessaires pour assurer la sécurité du pays et pour aboutir à une adhésion à l’OTAN”. En 2008, Washington a enregistré un bon succès en Bosnie, lorsque Sarajevo a adhéré à une “Charte Adriatique”, initiative visant à préparer les Etats des Balkans occidentaux à entrer dans l’OTAN.

Dans les postes “Financements militaires à l’étranger” et “Formation et écolage militaires à l’échelle internationale”, 5,5 millions de dollars sont prévus pour la Bosnie. Avec ces budgets, il faudra, selon les Américains, “combler les déficits graves dans la formation des personnels” chez “ce parternaire potentiel de l’OTAN” et former des “unités spéciales”, dont l’Alliance Atlantique “a un besoin réel”, c’est-à-dire des unités capables d’éliminer des matériels de combat, des troupes d’infanterie, des équipes d’ingénieurs militaires. Le rapport de l’USAID se fait louangeux à l’endroit de l’armée bosniaque parce qu’elle a fourni 55 hommes pour l’IASF en Afghanistan.

Le deuxième objectif majeur des Américains, et aussi de l’UE, est de promouvoir en Bosnie “une société civile”. Pour le réaliser, on a surtout mobilisé le “National Endowment for Democracy” (NED), le bras civil de la CIA, de même que les fondations attachées aux grands partis américains, la NDI (“National Democratic Institute”) et l’IRI (“International Republican Institute”). La “Fondation Konrad Adenauer” est également très active.

En 2012 (pour 2013, on ne dispose pas encore de chiffres), la NED a soutenu toute une série d’organisations bosniaques visant la création de cette fameuse “société civile”. “Revolt” a reçu 31.500 dollars, notamment pour contrôler “les travaux du gouvernement local et cantonal de Tuzla” et pour mener une campagne de mobilisation “de jeunes activistes pour préparer les élections locales”. L’année précédente, “Revolt” avait reçu 30.000 dollars de la NED pour mener à bien des activités similaires.

Les Occidentaux veulent donc créer en Bosnie une démocratie de type occidental et financent la formation et l’écolage d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques qui permettront, à terme, de réaliser plus aisément le grand but de la dite “communauté internationale”, soit de créer une Bosnie “multiethnique”. Dans les rapports de la “Fondation Konrad Adenauer”, on peut lire: “Investir dans les futurs cadres porteurs des structures démocratiques constitue l’action première de notre travail. Prodiguer des conseils, imaginer des scénarios, organiser des journées d’écolage et des séminaires interactifs, bref, offrir une formation politique permanente aux forces d’avenir, voilà les principales activités que nous menons à bien en Bosnie-Herzégovine”.

Les Etats-Unis ont réellement pris les choses en mains en Bosnie, au détriment des Européens, parce que les Bosniaques sont mécontents de la politique menée jusqu’ici par l’UE. Déjà en 2009, le magazine “Foreign Policy” écrivait: “L’UE n’a pas de politique réellement porteuse en Bosnie, si bien que Washington est contraint de jouer de son influence pour faire avancer les choses pour qu’à terme le pays puisse adhérer à l’UE”.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienn, n°8/2014, http://www.zurzeit.at ).

 

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vendredi, 07 mars 2014

Interview with Gennady Sivak

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Interview with Gennady Sivak, the head of the "Social Patriotic Assembly of the Slavs" about the situation on Crimea

by Natalya Bazhenova/Manuel Ochsenreiter

Ex: http://manuelochsenreiter.com

Mr. Sivak, since in Kiev the so called “Maidan Movement” took power, the people in Eastern and Southern regions of Ukraine started organizing to defend themselves against the new pro-Western government in Kiev. What can you tell us about the situation in Crimea?

Sivak: Citizens of the Crimean Republic will never recognize the violations of the Constitution of Ukraine, the result of which was that the armed bandits came to power. On February 27 the Supreme Council of the Crimean Republic voted for this statement. Crimea does not recognize the Verkhovna Rada (National Parliament) of Ukraine.

You are head of the “Social Patriotic Assembly of the Slavs” (SPAS) in Crimea. What role does your organization play in the conflict?

Sivak: The party SPAS has always strictly condemned all cases of violent excesses in the Crimea and Ukraine. The main goal of our activists in the present confrontation is to unify the Slavs and to keep peace and stability in Crimea. In order to achieve this goal we control the city Simferopol and all entrances to the Crimean Republic. And in the current conflict we abandoned our party´s symbols because we believe that people should not be divided by political parties – in opposite, we must unite all the people of Crimea.

Gennady Sivak, the head of the "Social Patriotic Assembly of the Slavs" 

Gennady Sivak, the head of the "Social Patriotic Assembly of the Slavs" 

The conflict in Crimea shows shocking images: Tatar extremists shouting “Allahu akbar” and Islamist claims in their fight against the Crimean Russians. What is behind this conflict?

Sivak: The majority of peaceful Muslims living in Crimea are fooled by a bunch of different kinds of radicals funded by Turkey and a number of Islamic countries that are always happy to recruit militants among Tatars to send them to different hotspots. As we know about 1.500 Tatar militants are fighting in Syria against the Syrian army. The Ukrainian legislation allows extremists to rapidly increase the number of their supporters. Therefore it is necessary to immediately eliminate the legal gaps in our legislation in order to stop the spread of extremism!

What gaps in the Ukrainian legislation provoke the spread of the extremism?

Sivak: You see, the “Mejlis of the Crimean Tatar People” (central executive body of the Kurultai of Crimean Tatars) always acts as a legal entity but it is not even officially registered. Therefore, we can’t even make a claim in cases of ethnic hatred incidents as this “Mejlis” does not officially exist. This makes the “Mejlis” a political entity which does not exist “de jure” but acts like a political power “de facto”. We tried to resist this absurd situation since we can’t solve the problem in an official way.

The problem of Tatar extremism in Crimea arose long time ago. What political forces in Kiev support and encourage it?

Sivak: Unfortunately the Kiev government consists of officials who are totally mired in corruption and therefore extremists on Turkey’s payroll can wade into power through different parties. Their business is deeply connected to oligarchic clans and they mainly use the Ukrainian Parliament (Rada) as a propaganda platform for acquiring the deputy status or to buy the deputies in order to lobby the required laws.

Did Tatar extremists take part in the Maidan movement?

Sivak: Of course. Tatar nationalist symbols were from the very beginning on the Maidan square and the former leader of the Tatar radicals Mustafa Dzhemilev is always present on the Maidan podium. They are closely related because of the fact that the Maidan opposition does not have support among the Slavs in Crimea but part of the Tatars supports them. As we all know recently the leader of the Ukrainian radical nationalists (Right Sector) Dmitry Yarosh openly stated that according to his opinion it is necessary for the future prosperity of Ukraine to get rid of the Russians and to drive them away from Crimea. He also said that it is much better for the Ukrainian nationalist cause if Crimea becomes Tatar. So you can see that the communication between them is obvious. Those radicals are responsible for the inter-ethnic conflict in our region while the most residents of Crimea, Russians and Tatar, want to live in peace together.

You mentioned the Turkish role in the support of the Muslim extremism...

Sivak: Ankara´s financial support for the Tatars in Crimea seems to be for a good cause at the first glance. But when we calculate all the money pumped by Turkey for the last 20 years and compare the amount with the number of Crimean Tatars, it turns out that every person should have at least a new apartment for each family. But this is not the case. Therefore the whereabouts of that money causes us extreme anxiety.

Do you think that most of the money is illegally directed to support the Tatar extremism in the region? Do you see any connection to the Tatar militants fighting in Syria?

Sivak: There is no doubt that this money is not being used in a transparent way and no doubt as well about the presence of Tatar militants in Syria. There is also the radical Islamic organization, Hizbut-Tahrir, which is banned as an extremist organization in many countries of the world including Germany that acts absolutely legally in Ukraine. They have an office here and hold their congresses and their representatives propagate radical Islam freely through Ukrainian TV. And we have strong reasons to believe that they take an active part in the escalation of the ethnic conflict in Crimea. In addition to this, we have information that the Turkish-Islamic underground network is organized in Crimea since a long time. The leading roles in it belong not only to Crimean Tatars but also to Uygur Islamists from Sinndzyan Uygur Autonomy of China. There are also several dozens of Islamist inspectors from Turkey and Azerbaijan. So as you see, Crimean Tatar extremists have prepared different ways (Nationalist, Turkic, Islamic) to put Crimea under the jurisdiction of Ukraine and to make a proclamation of an own independent state. Therefore the question is: On what basis was the union of Ukrainian nationalists and Tartar radical extremists created?

Western mainstream media still speaks about a “revolution” in Ukraine...

Sivak: As many people know, during 60 years USA made countless “revolutions” all over the world. So the American scenario of this political performance is very obvious in my opinion. Americans muddy the water everywhere using the principle of divide and rule as well as the destructive elements of society. And unfortunately European Union is totally involved now in that process without realizing that the fire may spread to Europe.

Western media write about war scenarios. Do you see a political solution of the actual crisis?

Sivak: Absolutely! The referendum which must be held on March 30, 2014 is a political solution of the issue. If during this time Russia, USA and Germany are able to negotiate and resolve the situation in Ukraine, there will be no need for this referendum. But if there will be no agreement, Crimea will follow the fate of South Ossetia and Transnistria. In any case it is obvious that Russia is the only real guarantee of peace and stability in our region!

Special thanks to my colleague from St. Petersburg Natalya Bazhenova for the great cooperation!